La fracture, c’est cet os qui casse, cette existence qui se fragilise, ce système qui se fissure. Quand les luttes se rencontrent, s’amoncellent, c’est l’explosion. La fracture. Deux femmes, dont l’une a chuté, en couple depuis des années, au bord de la rupture, rencontrent dans un service d’urgences parisien saturé un gilet jaune qui a été grièvement blessé lors d’une manifestation. Elles (Valeria Bruni Tedeschi et Marina Foïs), tendance bourgeoise affirmée, assumée, lui (Pio Marmaï), jeune quadra qui vit chez sa mère, routier intérimaire, en colère. Autour d’eux, des soignants qui courent depuis plusieurs nuits, à bout de souffle, dans un hôpital décrépi. Et d’autres patients qui se retrouvent là parce que le service censé les accueillir a dû être fermé… La Fracture, c’est le récit d’une nuit où plus rien ne tient, où après des mois de fébrilité, tout se casse la gueule. La réalisatrice relève des situations si aberrantes que l’on en rit, si vraisemblables que l’on en crie. L’aide-soignante Aïssatou Diallo Sagna porte en partie ce film à travers le rôle de l’infirmière Kim. Et fait preuve d’une poigne sans égal en tant qu’actrice, qu’on lui devine quotidienne, en tant que soignante. Une radiographie stupéfiante.
La Fracture, de Catherine Corsini, 1 h 40, en salle le 27 octobre.