Une nouvelle organisation pluriprofessionnelle a vu le jour début septembre à l’initiative de 11 syndicats de soignants de ville*. La FNI est la seule structure à y représenter la profession infirmière.
Le paysage des unions syndicales pluriprofessionnelles de libéraux, qui ne brillait pas par sa simplicité, vient de s’enrichir d’un nouvel acteur. Après le Centre national des professions libérales de santé (CNPS), que les paramédicaux avaient quitté il y a cinq ans pour créer la Fédération française des praticiens de santé (FFPS), 11 syndicats viennent d’annoncer la création des Libéraux de santé (LDS). Une nouvelle organisation qui, comme le CNPS, rassemble médicaux et non-médicaux mais qui, contrairement à la FFPS, ne compte qu’une seule organisation infirmière : la Fédération nationale des infirmiers (FNI).
« C’est une association où nous souhaitons avoir certaines valeurs partagées, qui ne le sont pas par toutes les organisations membres de la FFPS », justifie Daniel Guillerm, président du premier syndicat d’Idels. Celui-ci défend en effet « une vision conventionnaliste des rapports avec l’Assurance maladie », contrairement à d’autres organisations infirmières dont le syndicalisme est, selon lui, uniquement fondé « sur la contestation ». Les LDS s’affirment donc en faveur d’un syndicalisme réformiste, prônant la négociation plutôt que la confrontation.
C’est d’ailleurs bien l’angle d’attaque que les autres organisations, plus virulentes, ont choisi pour attaquer les LDS. Le jour même de sa création, le Dr Jérôme Marty, président de la très remuante UFML-S [Union française pour une médecine libre, NDLR], ironisait ainsi sur l’avènement de ce qu’il appelait « la maison du stylo », « ce lieu où se regroupent celles et ceux qui, depuis trente ans, ont signé toutes les conventions piège à c… qui ont saboté nos professions ».
Loin des invectives, les LDS préfèrent se concentrer sur les échéances à venir. « Le prochain PLFSS et la campagne présidentielle vont vite arriver, rappelle Daniel Guillerm. Nous allons proposer, dans le cadre du premier, des amendements aux parlementaires, et dans le cadre de la seconde, des propositions aux candidats. » Celui-ci annonce notamment que les LDS entendent travailler sur les périmètres des métiers : avant d’échanger avec l’Assurance maladie, il s’agirait de se mettre d’accord entre professionnels « pour voir si nous pouvons lâcher certains actes et prérogatives, et en gagner d’autres ». De belles discussions en perspective.
* FSPF (pharmaciens), SdB (biologistes), FNO (orthophonistes), SdA (audioprothésistes), FFMKR (kinés), FNI (Idels), FNP (podologues), SNAO (orthoptistes), CDF (dentistes), CSMF (médecins), SML (médecins).
Lire l’interview de Daniel Guillerm sur espace-infirmier.fr, le 13/09
Selon les conclusions d’une étude publiée le 20 septembre sur le site JAMA Network Open, les infirmières travaillant dans un bloc opératoire présentent un risque accru de développer une BPCO. Elles sont en effet exposées à plusieurs agents inhalés - désinfectants et fumée chirurgicale - ayant des effets nocifs pour la santé. Les analyses ont été effectuées à partir des données issues de l’étude épidémiologique américaine « Nurses Health Study », sur 75 011 infirmières, dont 29 % avaient travaillé au bloc. Sur cette cohorte, le risque de développer une BPCO est 69 % plus élevées parmi les soignantes ayant une expérience en salle d’opération de quinze ans ou plus. L’étude est disponible en ligne sur : bit.ly/3CB0R0H
Une étude de la Drees(1) parue le 22 septembre nous renseigne sur les inégalités d’accès aux soins. Environ 3 % de la population (1,7 million d’individus) font partie des personnes les plus éloignées des soignants de premier recours (médecin, infirmière, kiné). Les trois-quarts d’entre elles vivent dans les territoires ruraux, dont 17 % dans des zones isolées, 17 % dans de petites ou moyennes aires urbaines et 41 % au sein de grandes aires urbaines. Des inégalités qui varient selon les professions. S’agissant des infirmières, elles touchent autant les populations des territoires ruraux (47 %) que celles des aires urbaines (45 %, dont 30 % dans une banlieue parisienne). Pour les autres métiers, elles concernent surtout les habitants des zones rurales. La Drees note toutefois une amélioration de l’accessibilité entre 2016 et 2019, sauf pour les médecins (- 6 %) : + 9 % pour les Idels (hors Mayotte, 152 ETP pour 100 000 habitants) et les kinés (105 ETP), + 16 % pour les sages-femmes (18 ETP). Les régions les moins bien loties en infirmières libérales sont les Pays de la Loire, le Centre-Val de Loire et les départements limitrophes.
1. L’étude est disponible en ligne sur : bit.ly/3AxmA9b