Jewish cock. Celles et ceux qui parlent anglais peuvent d’emblée s’imaginer que ce roman n’est pas comme les autres. Du moins, ils peuvent se dire que c’est un récit frontal, sans détour. Audacieux et provocateur. Et oui, ils ont raison. « Jewish cock », dans un langage assez familier, ça veut dire pénis juif. Et c’est moins un récit qu’un long monologue. Celui d’une jeune femme allongée, les jambes écartées, qui se fait ausculter par un gynécologue. À celui qui fouille son intérieur, elle ouvre une autre porte : celle de ses fantasmes, de ses obsessions, de ses vies sexuelle, sentimentale, familiale. Elle lui dit tout d’elle. D’une traite. Et si elle se trouve dans ce cabinet, ce n’est certainement pas pour un examen de routine : la jeune femme veut s’offrir une verge circoncise… Une farce ? Un peu, mais d’une puissance rare. Un texte explosif, c’est sûr. L’autrice Katharina Volckmer, qui semble avoir certains points communs avec son personnage, explore, entre autres, la question des genres, de nos rapports complexes à notre corps et à celui des autres, de la sexualité, de l’assouvissement des désirs, des tabous, comme la relation de l’Allemagne à son histoire… Un long cri transgressif, féroce, drôle. Complètement déjanté.
Jewish cock, Katharina Volckmer, éditions Grasset, 200 pages, 18,50 €.