UNE FORMATION POUR DEVENIR COORDINATEUR DE CPTS - Ma revue n° 013 du 01/10/2021 | Espace Infirmier
 

L'infirmière n° 013 du 01/10/2021

 

TERRITOIRE

JE DÉCRYPTE

PROFESSION

Laure Martin  

En début d’année, l’URPS médecins libéraux Paca a lancé sa formation « coordinateur de CPTS et de structure d’exercice coordonné », qui accueille sa deuxième promotion depuis octobre. Un diplôme qui légitime le métier.

Ouverte à tous les soignants du territoire, la formation « coordinateur de Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) et de structure d’exercice coordonné » a pour objectif de donner les outils et les compétences nécessaires pour construire et animer un projet de santé en exercice coordonné. « L’URPS a ressenti l’importance de proposer cette formation lorsque nous avons constaté l’ampleur de la tâche que représentent le montage, la structuration et la coordination d’une CPTS », explique le Dr Sébastien Adnot, secrétaire général de l’URPS. L’Union a souhaité mettre l’accent sur le poste de coordinateur, car sa mission est fondamentale pour « mobiliser le conseil d’administration des structures regroupées ainsi que leurs adhérents, complète-t-il. Il est le chef d’orchestre, c’est lui qui met en musique le projet de santé ».

DES BESOINS PARTICULIERS

La formation fournit les connaissances dont les coordinateurs ont besoin pour exercer au mieux leur fonction. « Nous avons voulu structurer la formation parce qu’il s’agit d’un nouveau métier pour lequel il n’y a pas de référentiel, rappelle le médecin, mais aussi parce que les profils sont assez disparates. Des médecins, des infirmières, des kinésithérapeutes s’emparent de la fonction, tout comme d’anciens managers ou des personnes hors du champ de la santé. » L’URPS s’est appuyée sur l’Espace Sentein, un organisme de formation en management des professionnels, cadres et dirigeants des secteurs social et médico-social, de la santé et des entreprises, pour construire la formation qui délivre un diplôme de niveau 7 (niveau Master). D’une durée de 16 mois, elle est organisée autour de 39 journées qui abordent diverses thématiques : pilotage de l’établissement et management de l’organisation et des partenariats, construction et application de la stratégie opérationnelle de l’organisation, gestion financière et des personnels, des patients et des usagers, développement des partenariats, conduite de la communication interne et externe.

LÉGITIMER LA FONCTION

Les 27 étudiants de la première promotion et les 25 de la deuxième ont été sélectionnés par un comité composé des formateurs de l’Espace Sentein et des élus de l’URPS. Pour que la formation soit reconnue par France compétences et inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), les diplômés de la première promotion doivent rapidement trouver du travail. C’est pourquoi l’URPS et l’Espace Sentein ont d’abord décidé de sélectionner des candidats déjà en poste au sein d’une structure d’exercice coordonnée. C’est le cas d’Audrey Ferullo, infirmière libérale (Idel), coprésidente et coordonnatrice de la CPTS Aix Sainte-Victoire, à Aix-en-Provence, qui a suivi la formation pour acquérir plus de légitimité dans sa fonction : « Les CPTS restent des structures nouvelles. Nous découvrons progressivement les missions à remplir. Nous sommes de plus en plus interpellés par les différents partenaires des territoires et par les instances, mais il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout des professionnels de terrain. C’est certes une plus-value car nous connaissons très bien notre territoire, mais nous n’avons pas forcément les connaissances pour comprendre tous les rouages du management, par exemple. » Cette formation leur permet ainsi de professionnaliser leur poste et d’être identifiés auprès des instances et de leurs partenaires. Un point de vue partagé par Jessica Lavigne, Idel, présidente et coordonnatrice de la CPTS Actes-Santé, à Marseille : « Cette formation nous permet d’améliorer nos compétences et les actions que nous menons. Elle nous apporte des supports méthodologiques et organisationnels, nous permet de légitimer notre fonction pour en faire profiter les professionnels et les patients du territoire, toujours dans le but d’optimiser les parcours santé. »