Selon le rapport intermédiaire⁽¹⁾ du think tank The Shift Project publié en juin, les émissions de gaz à effet de serre du secteur de la santé s’élèvent à 5,1 % des émissions nationales. Une part non négligeable que les établissements ne peuvent ignorer. « Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si le sujet est important mais comment agir et quelles actions mettre en place, estime Véronique Molières, directrice du Comité pour le développement durable en santé (C2DS). Dans l’édition 2021 du guide, nous mettons en avant des initiatives vertueuses et duplicables en matière de décarbonation pour un établissement sanitaire ou médico-social. Concernant les soins, cela peut porter sur l’impact écologique d’une prise de sang, la cartographie de l’ensemble des produits utilisés dans un service de maternité ou l’analyse d’un soin d’hygiène et de confort dans le parcours d’un patient ayant fait un AVC. Une fois les actions lancées, l’objectif est que les soignants se questionnent sur leurs pratiques et mettent en place des améliorations. »

ACCOMPAGNER LES ACTIONS

Reste que la démarche doit s’inscrire de manière pérenne dans la stratégie de l’établissement avec une gouvernance adaptée. L’Observatoire 2021⁽²⁾ du C2DS, présenté le 9 novembre lors de sa 14e Agora, a mis en évidence les actions menées, ou à venir, par les structures. En 2020, 19 % des établissements interrogés avaient fait un bilan de gaz à effet de serre, 33 % un audit énergétique, et 49 % un diagnostic de performance énergétique. Par ailleurs, 17 % ont déclaré avoir entre pris une démarche de réduction des gaz d’anesthésie, par exemple en éliminant le protoxyde d’azote au bloc opératoire (42 %). Concernant les transports sanitaires, 58 % ont mis en œuvre des actions afin de les limiter. Cela passe par la sensibilisation des médecins pour privilégier le transport entre établissements en VSL à chaque fois que cela est possible (35 %) ou encore la réduction des reprogrammations et/ou annulations de transports sanitaires et suivi des incidents (26 %). Par ailleurs, 44 % des établissements agissent sur le transport des déchets en effectuant, par exemple, un prétraitement des Dasri sur site (14 %). Les achats, quant à eux, restent un point noir puisque 53 % des établissements n’ont pas défini de critères en lien avec la décarbonation. Mais pour accélérer la tendance, il faut être accompagné. Mioctobre, l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements médicosociaux et le C2DS ont signé un partenariat afin de mutualiser leur expertise en la matière. Un des objectifs est de coconstruire un module d’appui développement durable très opérationnel. À découvrir en principe début 2022.

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