CHOLET : UNE ÉQUIPE MOBILE « PSY » POUR LES ADOS
SANTÉ MENTALE
JE DÉCRYPTE
LE MOIS EN BREF
Il y a deux ans, le centre hospitalier de Cholet, dans le Maine-et-Loire, a créé une Équipe mobile de liaison pour adolescents (Emla) avec pour mission d’orienter les jeunes en souffrance dans le parcours de soins. Retour sur cette initiative.
L’Emla a vocation à aller vers les jeunes de 11 à 18 ans, non demandeurs et en souffrance, explique Christophe Gréau, infirmier au sein du dispositif. Il peut par exemple s’agir de jeunes qui ont déjà été pris en charge par des psychologues ou des pédopsychologues, et qui ne souhaitent plus l’être. » L’équipe a été montée il y a deux ans suite à la restructuration des services de pédopsychiatrie du centre hospitalier choletais, avec l’envie affichée d’aller vers les adolescents pouvant être confrontés à des dépressions, des intolérances à la frustration voire des pathologies plus psychiatrisées.
Composée d’un infirmier, d’une éducatrice spécialisée, d’une pédopsychiatre et d’un psychologue, l’équipe travaille en binôme. « Lorsque nous avons monté notre projet, nous avons démarché de nombreux collèges, lycées, médecins scolaires, médecins généralistes ou encore des psychologues libéraux pour qu’ils deviennent nos partenaires », rapporte Christophe Gréau. Désormais, lorsqu’ils sont face à un jeune chez lequel ils observent un changement, ils peuvent informer les parents de l’existence de l’Emla pour qu’ils puissent prendre contact avec celle-ci. « Nous faisons alors une première évaluation par téléphone, puis nous fixons un rendez-vous au domicile du jeune avec ses parents », indique l’infirmier. Si la prise en charge est possible, un binôme de l’équipe mobile va rencontrer le jeune une dizaine de fois maximum chez lui, dans son établissement scolaire, dans un lieu neutre, par exemple le camion de l’équipe, afin de l’encourager à la mise en place d’un suivi. « Notre camion est un outil complémentaire à notre offre, estime le soignant, précisant que l’équipe dispose du véhicule depuis septembre. Il s’agit d’un lieu neutre dans lequel nous pouvons recevoir les jeunes ou leurs parents. » Un entre-deux entre le lieu de soins et le domicile.
« Ensemble, nous réfléchissons à la prise en charge à mettre en place, au centre hospitalier de Cholet, à l’hôpital de jour, au centre médicopsychologique ou encore auprès de professionnels libéraux, ajoute-t-il. Nous travaillons à l’adhésion du jeune, car s’il nous fait confiance, nous pouvons vraiment l’accompagner. » Si ce dernier accepte la prise en charge, l’équipe mobile de liaison pour adolescents poursuit le suivi afin de s’assurer qu’il en est satisfait. « Nous cherchons à évaluer les adolescents rapidement car plus tôt ils sont suivis, plus tôt nous pouvons agir pour lever leur souffrance », conclut Christophe Gréau, précisant qu’à ce jour, l’Emla a une file active d’une quinzaine de jeunes.