L'infirmière n° 017 du 01/02/2022

 

SANTÉ DES FEMMES

JE DÉCRYPTE

LE MOIS EN BREF

Éléonore de Vaumas  

Annoncée le 11 janvier par Emmanuel Macron, la première stratégie nationale de lutte contre l’endométriose 2022-2025 affiche des objectifs ambitieux, notamment ceux de mieux comprendre la maladie et d’améliorer la prise en charge.

Attendue depuis plusieurs années, la première stratégie nationale consacrée à la lutte contre l’endométriose a finalement été annoncée par le président de la République le 11 janvier dernier. Construite à partir des travaux pilotés en 2021 par Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue et députée (LREM), elle s’articule autour de cinq axes prioritaires déclinés en une cinquantaine de mesures, dont la mise en œuvre s’échelonnera jusqu’en 2025. Son objectif majeur : progresser rapidement sur la connaissance de la maladie pour mettre fin à l’errance diagnostique et thérapeutique des femmes qui sont touchées. Ceci afin d’améliorer la qualité de vie des quelque deux millions de personnes concernées en France.

FORMATION ET PRÉVENTION PRÉCOCE

En pratique, il s’agira notamment de raccourcir le délai de diagnostic, actuellement évalué entre cinq et dix ans. Pour ce faire, la stratégie prévoit plusieurs actions visant à renforcer l’information et la communication auprès des acteurs de terrain et du grand public, tout en développant des outils de formation à l’intention des soignants médicaux et paramédicaux. Une série de ressources pédagogiques sera également adaptée pour former les autres professionnels fréquemment au contact de (jeunes) femmes (personnel scolaire, éducateurs, travailleurs sociaux, psychologues, ostéopathes, etc.). Parallèlement, l’accent sera mis sur la prévention précoce par le biais d’un dépistage systématique des douleurs gynécologiques lors des consultations obligatoires tout au long de l’enfance, mais aussi celui des dysménorrhées sévères au niveau des soins primaires et dans les centres d’assistance médicale à la procréation (AMP).

IMPULSION À LA RECHERCHE

Côté prise en charge, la stratégie mise sur le déploiement de filières de soins organisées, alliant des professionnels identifiés dans chaque région (établissements publics ou privés, médecine de ville), avec au moins un centre de référence pluridisciplinaire pour les cas complexes. À cet effet, les agences régionales de santé (ARS) lanceront prochainement des appels à projets qui bénéficieront d’un financement national.

Enfin, le plan de lutte compte amplifier la dynamique de recherche pour une meilleure connaissance de l’endométriose, à travers la création d’un réseau national de chercheurs et l’élaboration d’un programme national financé sur les fonds du Plan innovation santé 2030. La mise en place d’un incubateur de projets au sein d’une nouvelle entité, la Station E. Reste à connaître le budget et le calendrier, inconnus pour l’heure.