DON DU SANG : LA FIN DE LA DISCRIMINATION SEXUELLE
POLITIQUE DE SANTÉ
JE DÉCRYPTE
LE MOIS EN BREF
Le gouvernement a annoncé la signature d’un arrêté, le 12 janvier dernier, actant la disparition de la référence à l’orientation sexuelle dans les critères de sélection des candidats au don de sang. Une mesure qui entrera en vigueur le 16 mars prochain.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé mi-janvier, qu’à partir du 16 mars, tous les Français, sans discrimination de leur orientation sexuelle, pourront donner leur sang ; une mesure qui lève l’ajournement pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), et qui fait de la France l’un des premiers pays au monde à prendre cette décision, s’inscrivant dans le cadre de l’évaluation régulière, engagée depuis cinq ans, des critères de sélection des donneurs.
Des travaux sur l’évolution des critères de sélection des donneurs de sang ont été menés en application des principes de démocratie sanitaire avec le Comité de suivi de l’arrêté fixant les critères de sélection des donneurs de sang, regroupant notamment les associations de donneurs de sang, les associations de patients receveurs de produits sanguins et des associations du champ LGBT. Des éléments scientifiques, objectifs et indépendants, présentés par la Direction générale de la santé, l’Établissement français du sang, le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et Santé publique France, lors d’une réunion du Comité de suivi en présence des différentes associations, justifient cette évolution. « Le niveau de risque transfusionnel baisse régulièrement depuis des années, a fait savoir Jérôme Salomon, directeur général de la santé. Ce risque résiduel, qui était estimé à 1 pour 310 000 transfusions en 1990, est aujourd’hui quarante fois inférieur. »
Les critères et questions portant sur les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ne figureront donc plus dans le questionnaire. En revan che, deux ques tions vont y être ajoutées pour préciser que la prise de traitement pré- ou post-exposition au VIH (PrEP et PEP) conduit à un ajournement du candidat pour une durée de quatre mois à compter de la dernière prise du traitement. De même que la liste des médicaments dont l’utilisation entraîne un ajournement a été mise à jour, une procédure classique. Pour rappel, après avoir été totalement exclus du don du sang, les HSH pouvaient depuis 2016 le donner après une période d’abstinence sexuelle de douze mois, réduite à quatre mois depuis avril 2020.