LES PREMIERS PAS DANS L’ALIMENTATION DES TOUT-PETITS - Ma revue n° 018 du 01/03/2022 | Espace Infirmier
 

L'infirmière n° 018 du 01/03/2022

 

JE ME FORME

RECOMMANDATIONS

Yolande Gauthier  

Les recommandations sur la diversification alimentaire pour les enfants de 4 mois à 3 ans ont été actualisées en septembre 2021. Petit tour d’assiette de ces préconisations pour délivrer aux parents des conseils adaptés.

Étape fondamentale de la vie et du développement de l’enfant, la diversification alimentaire va avoir une influence sur son comportement alimentaire à long terme. Chaque enfant étant différent et développant ses propres goûts à son rythme, le maître-mot pour les parents est l’adaptabilité. Toutefois, certains principes généraux doivent être respectés.

À FAIRE

Parmi les recommandations de Santé publique France sur la diversification alimentaire pour les enfants de 4 mois à 3 ans, publiées en septembre dernier, la principale nouveauté réside dans la possibilité d’introduire, de manière précoce (entre 4 et 6 mois), tous les groupes d’aliments, y compris ceux considérés comme les plus allergènes comme le gluten, l’œuf, l’arachide ou encore les fruits à coque. Et ce, même chez l’enfant à risque d’allergie. Les légumes secs et les produits céréaliers complets (pain, semoule, pâtes, etc.) sont également concernés, en fonction des capacités digestives de l’enfant. Aucun ordre particulier n’est à respecter.

Les apports en lipides des enfants de moins de 3 ans étant en moyenne insuffisants, il est désormais préconisé d’ajouter de façon systématique des matières grasses dans les préparations maison mais également dans celles du commerce qui n’en contiennent pas, en alternant les huiles de colza, de noix et d’olive ou, de temps en temps, un peu de beurre.

En outre, de nouvelles textures seront introduites environ deux mois après le début de la diversification, soit à partir de 6-8 mois : l’enfant passera ainsi progressivement des purées ou compotes lisses aux aliments écrasés, puis aux petits morceaux mous et, enfin, aux petits morceaux à croquer. Cela permet de stimuler l’apprentissage de la mastication et l’acceptation d’aliments solides.

Les produits sucrés (gâteaux, confiseries, mais aussi sodas, jus de fruits ou encore sirops) devront être proposés le plus tard possible et en quantité limitée de façon à mettre en place des habitudes alimentaires saines.

Enfin, il est possible d’alterner lait de croissance et lait de vache entier UHT [upérisation à haute température, ndlr] dès l’âge de 1 an.

À NE PAS FAIRE

Au chapitre des interdits, rappelons qu’il ne faut pas donner de miel aux enfants de moins de 1 an (risque de botulisme infantile), ni d’œufs crus ou de préparations à base d’œufs crus (mayonnaise maison, mousse au chocolat, etc.), de viande, de poisson, de coquillages crus ou peu cuits avant l’âge de 3 ans. Les produits à base de soja sont également déconseillés avant 3 ans, car leur teneur en isoflavones peut jouer le rôle de perturbateur endocrinien. L’alimentation végétalienne ou végane n’est par ailleurs pas adaptée, au moins jusqu’à 3 ans, en raison notamment du risque de carences en fer, en protéines ou en vitamines, éléments indispensables au bon développement de l’enfant.

Quelques points fondamentaux peuvent être rappelés aux parents. Ainsi, si un enfant n’apprécie pas un nouvel aliment, il ne faut pas hésiter à le lui proposer de manière répétée. En termes de quantité, il convient de respecter l’appétit de l’enfant et de ne jamais le forcer à manger ou à terminer son assiette. Et pour favoriser les interactions durant les repas, une règle d’or : éteindre les écrans… même le téléphone.

Aller loin

Santé Publique France met à la disposition des parents plusieurs outils sur le site du programme national nutrition santé, mangerbouger.fr.

Une brochure « Pas à pas, votre enfant mange comme un grand » et une affichette récapitulative y sont téléchargeables (bit.ly/3uob6F2), de même que des idées de recettes et des tutoriels vidéos.

Source : Le Moniteur des pharmacies, n° 3 397, 18 décembre 2021.