L’électroconvulsivothérapie (ECT), qui consiste à déclencher une crise d’épilepsie sous anesthésie générale, est principalement recommandée en psychiatrie pour traiter les troubles psychiques sévères pour lesquels les prises en charge habituelles sont inopérantes. Un traitement qui suscite encore souvent des réticences par manque de travaux à grande échelle pour en parfaire la connaissance. Or, depuis 2017, année de création d’un observatoire national, il existe un recueil des actes d’ECT, point de départ d’une recherche menée par l’Irdes*. Ainsi, les premières données révèlent qu’en 2019, 1,1 % (3 288 personnes) des adultes suivis à temps complet ou partiel en psychiatrie hospitalière a reçu un traitement par ECT. Ces patients sont plus fréquemment de sexe féminin et plus âgés que les autres personnes suivies. Les données cliniques recueillies montrent « une relative adéquation entre le recours à l’ECT et les recommandations de bonnes pratiques », observent les auteurs. Toutefois, 7 % des sujets traités par ECT avaient un diagnostic renseigné de dépression légère ou d’autres troubles. L’étude révèle également une hétérogénéité des prises en charge, avec de fortes variations des taux de recours à l’ECT selon les établissements, lesquelles sont fortement corrélées au type d’établissement et à l’éloignement du plateau technique d’ECT le plus proche.
* « Le recours à l’électroconvulsivothérapie en France : des premières données nationales qui soulignent des disparités importantes », Questions d’économie de la santé, n° 267, avril 2022. En ligne sur : bit.ly/3O3Kdxj