Est-ce parce que dans sa carrière, comme tout infirmier, il observe autant la souffrance que l’espoir, la colère que la réjouissance, le malheur que la joie, la maladie que la rémission, la mort que la vie, que Nicolas Druart aime explorer l’âme humaine, ses névroses, ses traumatismes, ses angoisses ? Toujours est-il que son imagination et sa confrontation quotidienne avec le grand huit de la vie ont fait de ce soignant en disponibilité, en quatre romans, une plume intéressante du thriller français. Un hôtel chic dans lequel un patriarche a massacré sa famille, rouvert des années après par le seul survivant et un velours à la couleur cinabre, proche de celle du sang qui le décore. Une bande de potes infirmiers, soudés depuis l’école. La disparition de l’un d’eux, après qu’il a prodigué des soins à une cliente de l’établissement à l’histoire sombre. Et un autre, sensible mais téméraire et déterminé, qui part à sa recherche, seul, face à l’inertie des autres. Et la ville de Toulouse, où vit l’auteur, dont les habitants sont victimes d’un tueur en série au modus operandi peu ordinaire. Voilà Cinabre, véritable page turner pour amateur d’enquêtes et de crimes. Les lieux y sont des personnages en mutation et rien n’est jamais gagné. Parfois basique mais divertissant.
Cinabre, Nicolas Druart, éditions HarperCollins, 464 pages, 20 €.