LA SANTÉ ENVIRONNEMENTALE COMME FIL CONDUCTEUR
PUÉRICULTRICES
JE DÉCRYPTE
LE MOIS EN BREF
Engagée sur le sujet de la santé environnementale, Karine Pontroué a mis en place avec l’équipe de l’espace départemental des solidarités (EDS) de Créteil des formations spécifiques pour les assistantes maternelles.
Karine Pontroué, infirmière puéricultrice de secteur dans le Val-de-Marne est en poste à l’EDS de Créteil. infirmière depuis 1999, puéricultrice depuis 2016, elle est aussi titulaire d’un diplôme interuniversitaire Santé environnementale à l’université de Poitiers, en partenariat avec l’université de Bordeaux, depuis 2019. « Dès le début de mon parcours professionnel en hématologie à l’Établissement français du sang, je me suis interrogée avec les patients en chimiothérapie ou greffés sur l’influence de l’environnement sur leur pathologie. » Depuis, le sujet ne l’a plus quittée. Depuis avril, elle a mis en place une formation, initiée avant le Covid-19, avec l’équipe de l’EDS, à savoir, un médecin généraliste, cinq infirmières puéricultrices et une secrétaire. « Nous avons créé une formation à la santé environnementale pour les assistantes maternelles de Créteil, précise-t-elle. Nous intervenons en binôme ou en trinôme, et avons déjà formé plus de cent personnes lors de sessions d’une demi-journée. Cela comprend une partie théorique sur la définition des perturbateurs endocriniens, et une partie pratique sur l’élimination des polluants au domicile des assistantes maternelles à travers trois thèmes majeurs : l’alimentation, l’air intérieur et les cosmétiques. Parmi le public, nous avons des niveaux très hétérogènes de connaissances. Il faut donc s’adapter. Nous avons opté pour des groupes de vingt personnes maximum pour faciliter l’interaction. » L’objectif étant que chacun parle de son quotidien, de ses gestes, afin de proposer des solutions simples à mettre en place.
Cette initiative pourrait dans l’avenir être reprise par d’autres EDS du département et aussi en centre de protection maternelle et infantile pour sensibiliser plus de personnes. « On ne peut pas travailler à améliorer la santé des enfants sans faire attention à la santé environnementale, sans prendre en compte l’environnement de l’enfant », estime Karine Pontroué. En charge de la santé environnementale au sein du Collectif Je Suis Infirmière Puéricultrice, qui a vu le jour en septembre 2020, elle cherche à faire connaître ce sujet qui passe encore trop souvent à la trappe dans la formation et le parcours des infirmières puéricultrices. « Certaines écoles ont intégré des cours mais cela n’est pas obligatoire, et il existe de fortes disparités régionales, poursuit-elle. L’objectif est que le sujet soit intégré partout. » Un projet ambitieux mais nécessaire pour préserver le capital santé des adultes en devenir.
Lire l’article « Les “puers” engagées dans la santé environnementale en quête de reconnaissance », sur espaceinfirmier.fr, le 11/05.