L’arrivée du sida, une hécatombe. Pendant des années. Comment vivre l’annonce de la séropositivité ? À qui parler ? Comment ? « À l’époque, c’était une condamnation à mort, comment on travaille avec quelqu’un qui va mourir ? » C’est Valérie qui s’est posé cette question, à 22 ans, alors en couple avec un toxicomane, quand elle apprend qu’elle est séropositive. À la même époque, Didier Lestrade, cofondateur de l’association Act Up, veut témoigner pour faire de la santé, de la sexualité, de l’intimité, des questions publiques et collectives. Dire que l’on est séropositif à l’époque devenait alors un acte politique. Quand le privé devient public, comme lorsque Didier Lestrade a créé Act Up pour assumer et en faire un enjeu collectif. Ils sont quelques-uns à partager leur récit de vie, leur expérience de cette époque et de leur séropositivité dans le documentaire audio « Les années sida », qui repose sur les entretiens secrets menés par des sociologues. Un documentaire encore nécessaire, non sans rappeler la pièce de Larry Kramer, The Normal Heart, sur la naissance du militantisme lors de l’arrivée de l’épidémie à New York dans les années 1980.

« Les années sida. Se dire séropo, un geste politique ». À écouter sur France Culture : bit.ly/3Lbna13