Agapé, autrement dit « amour qui prend soin de l’autre », c’est ainsi qu’a nommé le danseur et chorégraphe Thierry Thieû Niang, sa résidence à l’hôpital Avicenne de Bobigny. Bien plus qu’un atelier à destination des patients et de leurs soignants, il est question ici de rencontre, de partage, d’écoute, d’adaptation et d’humanité. « La danse est un art (…) dont l’expérience sensible requiert la mise en question de tous les préjugés pour interroger l’hospitalité, la vulnérabilité, l’inclusion aussi ». Au travers des portraits et du récit des « gestes qui consolent », l’auteur nous donne à lire la solidarité et la fraternité. Les instants partagés, le réveil des sensations et des gestes, la parole libérée résonnent comme un ensemble éthique pour que l’autre retrouve en lui-même sa dignité, bien au-delà « du handicap, du vieilllissement ou de l’exil social ». Cet ouvrage pourrait se lire comme une méthode innovante pour améliorer la qualité des soins ; toutefois, il se découvre autrement et s’aborde comme une « célébration de la vie ».

Agapè, danser à l’hôpital, Thierry Thieû Niang, préface d’Emmanuel Hirsch, Éditions Érès, 128 pages, 10 €.