LE HCSP : POUR UN SERVICE SANITAIRE, À PARFAIRE…
ÉTUDIANTS EN SANTÉ
JE DÉCRYPTE
LE MOIS EN BREF
Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a révélé, le 8 septembre, son rapport définitif sur le service sanitaire des étudiants en santé. Les mots d’ordre : maintien et renforcement.
Mesure phare du plan Priorité prévention de 2018, le Service sanitaire des étudiants en santé (SSES) concerne chaque année quelque 50 000 étudiants en médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie et soins infirmiers. La finalité ? Les initier à la promotion de la santé et à la prévention primaire, par la réalisation d’actions participant à la politique de prévention et de lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé au sein d’établissements scolaires, de santé ou d’entreprises. Un objectif louable, mais dont la mise en œuvre peine à l’être. Déjà dans son rapport intermédiaire de mars 2021, le HCSP encourageait à « un effort de clarification, de priorisation et de mise en cohérence entre buts visés et actions menées par les étudiants sur le terrain ». Pour son rapport final, il s’est plus particulièrement intéressé à des thématiques telles que les effets du SSES sur les représentations et les dynamiques interfilières, les compétences acquises par les étudiants ou encore les effets et l’impact du SSES sur la prévention-promotion de la santé. Un an et demi plus tard, à l’issue de cette évaluation du SSES, le HCSP recommande son maintien et son renforcement dans la formation des étudiants en santé.
Néanmoins, ce sont 37 recommandations qu’il émet à destination de la coordination nationale, des Agences régionales de santé (ARS) et rectorats, des comités stratégiques régionaux et autres comités impliqués dans la mise en œuvre du SSES. Elles concernent le système d’information, la gouvernance régionale et locale, les compétences cibles, l’interprofessionnalité et l’impact en santé publique. Pour le HCSP, il est nécessaire de « recentrer ses objectifs sur sa fonction pédagogique et d’acquisition de compétences socles en matière de conduite d’actions de prévention primaire et de promotion de la santé en équipe interprofessionnelle », et non plus sur des objectifs de santé publique. Car selon lui, « il n’est pas légitime de considérer les étudiants du service sanitaire comme de nouveaux acteurs de prévention-promotion de la santé, aptes à suppléer à la faiblesse de l’offre de prévention affectant certains publics ou territoires défavorisés ».
Il préconise également de « positionner le service sanitaire dans la première partie des études (année de L2 ou L3) de toutes les filières », consacrée aux apprentissages fondamentaux afin « qu’il constitue un premier socle commun d’apprentissage des démarches de prévention-promotion de la santé dans toutes les études de santé ». Un groupe national interprofessionnel devrait d’ailleurs élaborer un référentiel de compétences et un référentiel de formations, adaptés aux objectifs du service sanitaire de toutes les filières.