ZONAGE INFIRMIER : UN IMPACT INSUFFISANT SUR L’OFFRE DE SOINS
EXERCICE LIBÉRAL
JE DÉCRYPTE
LE MOIS EN BREF
Le zonage infirmier mis en place depuis 2012 sur l’ensemble du territoire a-t-il un impact positif sur la répartition des Idels ? L’Institut de recherche et documentation en économie de la santé, qui a mené une étude sur le sujet, estime qu’il est insuffisant.
À l’instar d’autres professions de santé de premier recours et en dépit d’une forte progression de leurs effectifs, les infirmières libérales restent inégalement réparties sur le territoire », fait savoir l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) dans son étude « Inégalités territoriales de répartition des infirmières libérales : quel impact des restrictions à l’installation en zones sur-denses et des incitations financières en zones sous-denses ? », rendue publique fin septembre. Les chercheurs ont analysé l’évolution des indicateurs de l’offre de soins, et estimé l’impact des mesures.
Actuellement, le zonage infirmier permet un cadre d’application de deux types de mesures relatives à l’installation. Tout d’abord des aides financières, comme les contrats incitatifs infirmiers, pour les professionnelles qui s’implantent dans des territoires très sous-dotés. Puis des mesures restrictives dans les zones sur-dotées où une installation n’est possible qu’en cas de départ d’une consœur. D’après l’Irdes, l’impact du zonage infirmier est particulièrement marqué dans les territoires sur-dotés, dans lesquels l’offre a stagné, voire diminué. Conjugué à une hausse dans les autres territoires, cela a contribué à une réduction des inégalités territoriales. Néanmoins, les chercheurs observent que si les restrictions d’installation ont un effet rapide sur la démographie, elles font aussi l’objet de contournement avec l’utilisation du remplacement ou d’installations à leurs marges, profitant alors plutôt aux zones intermédiaires. L’Irdes constate également que « le zonage a un impact significatif plus important sur les AMI (actes médico-infirmiers), particulièrement sensibles à l’équilibre entre l’offre et la demande. Son effet sur les AIS (actes infirmiers de soins) est plus faible, sachant que leur évolution est plus sensible à la concurrence entre les infirmières, mais aussi avec les autres services et professionnels du soin à domicile non concernés par le zonage. » De fait, les chercheurs recommandent de compléter les mesures avec d’autres dispositifs plus axés sur les conditions de vie et d’exercice des Idels, et de poursuivre une réflexion sur la réorganisation des soins et les missions des différents professionnels de santé, afin d’améliorer l’accessibilité aux soins.
Pour lire l’intégralité de l’étude : bit.ly/3MA9izK