LES MALADIES VISÉES ET LEURS VACCINS
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PRISE EN CHARGE
→ La grippe est une infection virale contagieuse due aux virus Influenzae de types A et B qui circulent généralement en hiver. Elle se transmet par voie aérienne (postillons, toux, etc.) et par contact direct ou indirect (poignées de porte, par exemple). Le plus souvent bénigne, elle peut néanmoins engendrer des complications graves, voire mortelles (notamment la pneumonie) chez les personnes fragiles : femmes enceintes, personnes âgées, immunodéprimées, obèses, etc. Elle peut aussi décompenser une pathologie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, par exemple).
Chaque année, elle touche entre 2 et 6 millions de Français et est responsable de 9 000 décès. On estime que la vaccination sauve 2 000 vies par an et que 3 000 pourraient être sauvées si la couverture vaccinale atteignait 75 %.
À l’exception des personnes ayant des antécédents d’allergie sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure, la vaccination est recommandée pour :
→ toutes les personnes âgées de 65 ans et plus ;
→ les personnes atteintes de certaines pathologies chroniques, notamment respiratoires ;
→ les mineurs ciblés par les recommandations : maladies respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques, obésité, troubles de l’immunité, etc. (liste complète dans le calendrier vaccinal annuel) ;
→ les majeurs ciblés ou non par les recommandations ;
→ les professionnels de santé.
Elle peut également être proposée à tous dès l’âge de 2 ans, même en l’absence de comorbidité (nouveauté du calendrier vaccinal 2023).
Pour la saison 2022-2023, 4 vaccins tétravalents contenant des souches inactivées de type A et B ont été commercialisés : Influvac Tetra, Fluarixtetra, Vaxigriptetra, et Efluelda, à plus forte dose d’antigènes, à partir de 60 ans.
1 dose de vaccin chaque année, le plus tôt possible après le début de la campagne.
→ A noter : l’injection concomitante du vaccin Covid-19 est possible dans 2 sites distincts. Le vaccin est pris en charge à 100 % à partir de 65 ans, pour les populations à risque et les professionnels de santé.
La diphtérie est une infection bactérienne due à différentes espèces de Corynebacterium, qui se transmet essentiellement par voie aérienne (toux, éternuement, etc.) ou contact avec des plaies cutanées. Responsables d’atteintes respiratoires potentiellement graves ou d’ulcérations cutanées, ces bactéries peuvent aussi produire une toxine qui diffuse dans l’organisme et provoque des paralysies et complications cardiaques.
Avant la vaccination systématique en 1945, la diphtérie causait plusieurs milliers de décès d’enfants par an en France. Des cas sporadiques, en augmentation depuis 2022, sont rapportés dans l’Hexagone, le plus souvent chez des migrants et des voyageurs.
Le tétanos est une infection due à la bactérie Clostridium tetani présente dans l’environnement, notamment la terre, contractée lors d’un contact avec une plaie cutanée. Elle ne se transmet pas d’homme à homme. La bactérie, productrice d’une neurotoxine, est responsable d’atteintes neurovasculaires (spasmes, convulsions, notamment) généralisée dans 80 % des cas avec un taux de mortalité voisin de 30 %. 1 à 10 cas sont déclarés en France chaque année chez des personnes âgées et des personnes non ou mal vaccinées.
La poliomyélite est une infection virale à un poliovirus qui se transmet par voie aérienne ou par contact direct avec les selles d’une personne infectée, ou par contact indirect, par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés. Dans la majorité des cas, elle est asymptomatique ou bénigne mais le virus peut atteindre la mœlle épinière et le système nerveux central, entraînant des paralysies définitives, voire le décès. Il n’existe aucun traitement de cette maladie, principale responsable de handicap chez l’enfant avant la vaccination. Elle est aujourd’hui éradiquée en France et en majorité dans le monde, hormis quelques foyers localisés.
La coqueluche est une infection bactérienne due à Bordetella pertussis qui se transmet majoritairement via les gouttelettes de salives émises lors de la toux. Elle est responsable d’une atteinte respiratoire avec une toux quinteuse diurne et nocturne durant plusieurs semaines, particulièrement grave voire mortelle chez les nourrissons.
Entre 2013 et 2021, près de 1 000 cas de coqueluche ont nécessité une hospitalisation en France chez les moins de 12 mois, le plus souvent contaminés par un adulte de leur entourage.
La vaccination concerne essentiellement les rappels recommandés en population générale et, pour la coqueluche, l’entourage des nouveau-nés.
En rappel, on utilise les vaccins combinés à dose réduite d’anatoxines diphtériques (d) et d’antigènes coquelucheux (ca) qui diminuent le risque de réaction locale et de fièvre : trivalents dTPolio (Revaxis) et tétravalents dTcaPolio (Boostrixtetra ou Repevax).
→ dTPolio : 1 dose à 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans.
→ dTcaPolio : 1 dose à 25 ans en l’absence de vaccination contre la coqueluche durant les 5 années précédentes. Chez la femme enceinte : 1 dose durant chaque grossesse entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée pour que les anticorps maternels protègent l’enfant à la naissance. Entourage des nouveau-nés (stratégie de cocooning) : 1 dose de dTcaPolio aux proches (père, grands-parents…) non encore vaccinés contre la coqueluche ou si le dernier rappel date de plus de 5 ans (pour les moins de 25 ans) ou de 10 ans (pour les plus de 25 ans). S’ils ont reçu récemment un dTPolio, un délai de 1 mois minimum doit être respecté.
Plusieurs génotypes de l’Human papillomavirus (HPV), qui se localisent préférentiellement dans les muqueuses génitales, peuvent se transmettre par contact, très majoritairement lors de contacts sexuels oraux, vaginaux ou anaux. Les HPV dits oncogènes, notamment 16 et 18, sont liés à l’origine de plus de 6 300 cancers et au diagnostic de plus de 30 000 lésions précancéreuses par an en France (25 % chez des hommes) : du col de l’utérus, de l’anus, du pharynx, de la vulve, du vagin et du pénis. Les types 6 et 11 sont responsables de verrues génitales (condylomes) avec environ 100 000 diagnostics par an. Le vaccin vise une protection individuelle (proche de 100 %, si elle est pratiquée avant le début de l’activité sexuelle) et collective. L’objectif est une vaccination de 80 % des adolescents en 2030.
Les filles et garçons non encore vaccinés jusqu’à 19 ans révolus et jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes.
Le vaccin nonavalent (Gardasil 9) cible 9 génotypes de HPV.
Vaccination en 3 doses, à J0, à 2 mois puis à 6 mois. L’une des doses peut être administrée au même moment qu’un rappel dTcaPolio ou hépatite B.
Les méningocoques désignent plusieurs sérogroupes (A, B, C, W et Y) de la bactérie Neisseria meningitidis que l’on peut porter de façon asymptomatique mais qui peuvent aussi provoquer des infections respiratoires localisées ou invasives sévères telles une méningite, mortelle dans 6 % des cas ou responsable de séquelles (surdité, déficit intellectuel, etc.), ou une septicémie qui peut évoluer vers un choc septique mortel dans 30 % des cas. En France, les IIM du groupe B concernent dans 70 % des cas des enfants de moins de 5 ans (88 cas dont 3 décès en 2019), les sérogroupes A, W et Y circulent surtout à l’étranger.
Vaccin contre les IIM de groupe C : en rattrapage vaccinal de 16 à 24 ans.
Vaccin contre les IIM de groupe B : personnes à risque d’IIM ou situation d’épidémie.
Le vaccin contre les IIM de groupe A, C, W et Y : obligatoire pour l’obtention du visa pour l’Arabie saoudite (pèlerinage de La Mecque) et recommandé pour les voyageurs en zone d’endémie, les personnes à risque, l’entourage d’un cas déclaré.
On utilise les vaccins monovalents C conjugués (Menjugate, Neisvac), les monovalents B protéiques (Bexsero, Trumenba) et les tétravalents A, C, W, Y conjugués (Menveo, Nimenrix, MenQuadfi).
Une dose unique est nécessaire pour les vaccins C conjugués et tétravalents A, C, W, Y. Bexsero nécessite 2 doses avec un intervalle de 1 mois au minimum, et Trumenba, 2 doses à 6 mois ou 2 doses à 1 mois suivies d’une 3e au moins 4 mois plus tard ; un rappel est nécessaire tous les 5 ans pour les personnes à risque, si le risque d’exposition persiste.
Ces infections dues à plusieurs sérotypes de Streptococcus pneumoniae sont responsables d’affections respiratoires (pneumonies, sinusites) et, dans leur forme invasive, de méningites et septicémies potentiellement mortelles. Elles se transmettent par contact étroit avec une personne malade (baiser, toux, etc.) ou porteuse saine de la bactérie dans son oropharynx. Avant la vaccination des nourrissons au début des années 2000, le pneumocoque était responsable chaque année de plus de 130 000 pneumonies, 6 000 septicémies et environ 70 méningites. 1 enfant atteint sur 10 en meurt et 1 sur 3 en garde des séquelles lourdes.
Les personnes à risque élevé, notamment immunodéprimées (VIH, traitement immunosuppresseur, transplantées, etc.) et malades chroniques : insuffisance respiratoire ou rénale chronique, asthme sévère, diabète non équilibré, notamment.
Le vaccin antipneumococcique conjugué ciblant 13 sérotypes de pneumocoques, VPC13 dit 13-valent (Prevenar 13) est plus immunogène ; le vaccin polysaccharidique 23-valent ou VPP23 (Pneumovax) cible davantage de sérotypes.
→ Personnes non vaccinées antérieurement : 1 dose de VPC13 suivie d’1 dose de VPP23 au moins 8 semaines plus tard.
→ Personnes déjà vaccinées depuis plus de 1 an avec le VPP23 uniquement : 1 dose de VPC13 suivie d’1 dose de VPP23, 5 ans au moins après la première injection de VPP23.
→ Personnes déjà vaccinées avec VPC13 et VPP23 : 1 dose de VPP23, 5 ans au moins après l’injection de ce même vaccin.
Très contagieux, le virus de l’hépatite B (VHB) est le plus souvent asymptomatique mais il peut engendrer une hépatite aiguë, fulminante dans 1 % des cas, ou devenir chronique avec un risque d’évolution vers une cirrhose ou un cancer hépatique. Environ 280 000 Français sont des porteurs chroniques du virus de l’hépatite B et vont le transmettre par voie sexuelle, sanguine ou de mère à enfant lors de l’accouchement.
Les personnes à risque : partenaires sexuels multiples, infection sexuellement transmissible récente ou en cours, usagers de drogues par voie parentérale ou nasale, voyageurs dans les pays de forte endémie, immunodéprimés, etc.
On utilise les vaccins contenant l’antigène de surface HBs : Engérix B 20 µg ou HBVaxPro 10 µg ou le vaccin combiné avec l’hépatite A (Twinrix, voir Hépatite A)
Le schéma classique comprend 3 doses, à J0, à 1 mois puis à 6 mois ; le schéma accéléré (Engérix B 20 uniquement) à J0, J7 puis J21, suivies d’un rappel 12 mois plus tard.
Le virus de l’hépatite A (VHA), excrété dans les selles et transmis par l’intermédiaire des « mains souillées », circule dans les pays à hygiène collective précaire : Afrique, Amérique centrale, Moyen-Orient, notamment. Le plus souvent asymptomatique, il peut engendrer une atteinte hépatique avec, dans de rares cas, des formes fulminantes létales en l’absence de greffe. Environ 1 000 cas sont recensés en France chaque année, majoritairement au retour d’un voyage.
Les voyageurs et les patients à risque, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes et les personnes atteintes de mucoviscidose ou de pathologie hépatique.
Vaccins inactivés contre l’hépatite A (Avaxim 160 et Havrix 1440 à partir de 16 ans, Vaqta 50 à partir de 18 ans) ou le vaccin combiné avec l’hépatite B (Twinrix Adulte).
Vaccin non combiné : 1 seule dose suivie d’un rappel 6 à 12 mois plus tard (Avaxim, Havrix) ou 6 à 18 mois plus tard (Vaqta 50).
Le virus de la rage se transmet à l’homme par contact avec la salive de certains mammifères infectés, quand ils mordent, griffent ou lèchent une plaie corporelle. La rage classique, due au Rabies virus présent chez les carnivores (chiens, renards, entre autres), est responsable de la quasi-totalité des cas dans le monde. La transmission des European bat lyssavirus (EBVL 1 et 2), qui sont présents chez les chauves-souris, est exceptionnelle en Europe. La rage engendre une encéphalite systématiquement mortelle quand elle est déclarée. Elle ne circule pas en France métropolitaine mais reste endémique en Asie du Sud-Est, en Afrique, en Inde et est mal maît r i sée en Amérique centrale.
Vaccination uniquement en préexposition en cas de risque de contact : voyageurs en zones d’endémie, personnels des services vétérinai res, équar i sseurs, garde-forestiers, etc.
Deux vaccins inactivés existent : Vaccin Rabique Pasteur et Rabipur.
Vaccination en 3 doses, à J0, J7 puis J21 ou J28. Le rappel à 1 an puis tous les 5 ans ne concerne que les professionnels exposés.
→ A noter : la vaccination en post-exposition (après contact avec un animal suspect) doit rester systématique, le plus tôt possible dans un centre de vaccination antirabique.
VACCIN ANTI-COVID : PRESCRIPTION ET VACCINATION DÈS 5 ANS
La vaccination contre le Covid-19 reste recommandée en France pour tous à partir de 5 ans avec 2 doses, suivies de rappel pour les 12 ans et plus. Un arrêté daté du 26 janvier 2022 autorise les infirmières à prescrire et à administrer le vaccin pédiatrique contre le Covid-19 (Pfizer-BioNTech) aux enfants de 5 à 11 ans, sauf en cas de facteurs de risque particulier vis-à-vis de la vaccination pour laquelle un avis médical est requis.