LES DOULEURS NEUROPATHIQUES - Ma revue n° 033 du 01/06/2023 | Espace Infirmier
 

L'infirmière n° 033 du 01/06/2023

 

JE ME FORME

PRISE EN CHARGE

Pascale Thibault*   Dominique Gillet**  


*cadre de santé
**infirmière ressource centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble-Alpes, site de Voiron
***membres de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD)

Fréquentes, de causes multiples, peu voire non soulagées par les antalgiques classiques, les douleurs neuropathiques sont mal connues des professionnels de santé. Leur physiopathologie est différente de celles des douleurs par excès de nociception. Elles méritent toute l’attention des infirmiers, quel que soit le secteur d’activité, à tous les stades du parcours de soins des patients souffrant de douleurs neuropathiques, car ces professionnels jouent un rôle fondamental. Ces douleurs font l’objet de recommandations professionnelles de bonnes pratiques pour les médecins, les infirmiers et les kinésithérapeutes.

Autrefois appelées douleurs neurogènes, douleurs neurologiques ou douleurs de désafférentation, les douleurs neuropathiques sont définies depuis avril 2011 au niveau international par l’International Association for the Study of Pain (IASP) de la façon suivante : « douleur causée par une lésion ou une maladie affectant le système somatosensoriel ».

PHYSIOPATHOLOGIE

Sur le plan physiopathologique, les douleurs neuropathiques sont dues à une lésion du système nerveux (SN) périphérique (nerfs) ou central (moelle épinière, encéphale). Cette lésion ou irritation du SN entraîne un dysfonctionnement des voies nociceptives, habituellement impliquées dans les douleurs nociceptives.

TOPOGRAPHIE

La topographie de la douleur neuropathique peut être systématisée - c’est-à-dire qu’elle suit un trajet nerveux - ou être ressentie à distance de la lésion dans un territoire innervé par le nerf lésé - on parle alors de douleur projetée. La douleur est souvent localisée, mais dans de rares cas de lésions du système nerveux central (SNC), elle peut être généralisée. La sciatique est un exemple de douleur systématisée, la douleur de la face interne du mollet en cas de hernie discale compressive en L3-L4 est un exemple de douleur projetée.

ÉTIOLOGIES

Les étiologies des douleurs neuropathiques (DN) sont nombreuses. Elles se subdivisent en étiologies périphériques et en étiologies centrales.

Les étiologies périphériques regroupent notamment :

→ les radiculopathies : on les rencontre dans le cadre d’une hernie discale, après une chirurgie du rachis, ou dans le cadre d’un diagnostic de canal lombaire étroit (CLE) ;

→ les mononeuropathies : elles peuvent être post-chirurgicales, post-traumatiques, se rencontrer dans les syndromes canalaires, les douleurs post-zostériennes. Dans le contexte de la cancérologie, elles peuvent être la conséquence d’une compression ou d’un envahissement tumoral, ou apparaître après un traitement par radiothérapie.

→ les polyneuropathies, telles que celles liées au diabète, à l’éthylisme, à des causes toxiques, au lupus, au syndrome de Gougerot-Sjögren, à l’amylose, au VIH. Elles peuvent également être d’origine médicamenteuse, en lien par exemple avec une chimiothérapie anticancéreuse. On distingue également une cause idiopathique pour l’atteinte des DN à petites fibres.

Les étiologies centrales les plus fréquentes sont liées aux accidents vasculaires cérébraux (de 2 à 10 %), à toutes les lésions cérébrales et médullaires, quelles qu’en soient les origines (accidentelles, tumorales, etc.). La sclérose en plaques (SEP) et la sclérose latérale amyotrophique (SLA) cumulent des lésions médullaires et cérébrales.

Il faut noter que la DN peut apparaître plusieurs jours ou plusieurs mois après la lésion causale. Il n’existe pas de règle, quelle que soit la cause initiale.

ÉPIDÉMIOLOGIE

En France, la prévalence de la DN en population générale est estimée à 7 %. Les DN constituent 25 à 30 % des consultations des centres spécialisés dans le traitement de la douleur. Elles se répartissent ainsi :

→ 50 % des DN sont liées à un traumatisme de cause accidentelle ou à une intervention chirurgicale (6 à 69 % selon le type de chirurgie). Les plus à risques sont la thoracotomie, les interventions mammaires, la sternotomie. La DN peut alors avoir comme cause initiale une section, un étirement, un écrasement peropératoire. Il faut noter que l’intervention peut être considérée comme réussie, indépendamment de l’apparition d’une DN ;

→ dans le cadre du zona, on retrouve des DN postzostériennes : 7 % à 6 mois, 3,5 % à 12 mois ;

→ diabète de type 1 (18 % en moyenne, évolue avec l’avancée en âge) comme de type 2 (20 %). Selon les études publiées, il existe des variations allant de 5 à 30 %, en particulier liées à l’ancienneté de la maladie ;

→ maladies neurologiques : sclérose en plaques (48 %), atteinte liée à l’alcool ;

→ lésions médullaires ;

→ accident vasculaire cérébral : 2 à 10 % des patients.

CARACTÉRISTIQUES

Les manifestations cliniques des DN sont spécifiques. Les patients décrivent des brûlures, des décharges électriques, des sensations de froid douloureux, des fourmillements, des picotements, des élancements, des démangeaisons, une sensation d’engourdissement.

On distingue :

→ des douleurs de fond, spontanées à type de brûlures, d’étau et de froid douloureux ;

→ des douleurs paroxystiques spontanées et/ou provoquées à type de décharges électriques, de coups de poignard ;

→ des douleurs provoquées :

- allodynie : réaction douloureuse à une stimulation non douloureuse,

- hyperalgésie : réaction extrêmement douloureuse à une stimulation douloureuse,

- hyperpathie : réaction douloureuse intense quelle que soit la stimulation et qui s’étend à tout un territoire, voire à l’hémicorps. Cette réaction persiste à l’arrêt de la stimulation.

→ des sensations désagréables non douloureuses telles que des fourmillements, des picotements, un engourdissement ou des démangeaisons ;

→ des troubles de la sensibilité, parfois difficiles à identifier (hypoesthésie, anesthésie, hyperesthésie).

FACTEURS PRÉDICTIFS DE SURVENUE DE DN

Des travaux menés dans le cadre de la douleur postopératoire, d’une part, et l’observation de l’apparition de DN dans le contexte du diabète, de l’autre, ont mis en évidence qu’il existe des facteurs prédisposant à l’apparition de DN.

Ceux-ci sont de mieux en mieux identifiés et de plusieurs ordres :

→ génétiques,

→ expérience douloureuse préalable,

→ anticipation de la douleur, anxiété, hypervigilance, dépression, voire catastrophisme,

→ type de lésion, en particulier dans le cadre des DN post-chirurgicales.

Cette identification des facteurs prédictifs permet de développer un rôle préventif dans la phase postopératoire immédiate.

Il est essentiel de dépister les DN très vite après une chirurgie car leur apparition précoce doit être considérée comme un risque majeur de développement de chronicisation. Il est également essentiel d’assurer un suivi ciblé des patients douloureux (n’étant pas soulagés avec les traitements mis en place) en postopératoire immédiat.

CONSÉQUENCES

Non identifiées, et de ce fait non traitées, les DN deviennent de plus en plus invalidantes et envahissantes. À défaut de diagnostic précoce et de traitement adapté, la DN engendre un risque important de douleurs chroniques.

Quand la chronicité s’installe, il existe un réel impact sur la qualité de vie, d’autant que certaines manifestations des DN sont imprévisibles.

La chronicisation entraîne des troubles du sommeil, des risques de dépression, de repli sur soi, une augmentation d’un handicap fonctionnel.

DIAGNOSTIC ET ÉVALUATION

Le diagnostic est simple et s’appuie sur les éléments suivants : antécédents de douleurs, histoire du patient, description de la douleur, localisation, examen clinique. Dans la très grande majorité des cas, les examens complémentaires sont inutiles. Les moyens de confirmer ce diagnostic sont simples également. Les soignants peuvent utiliser le « DN4 » (voir ci-contre) qui permet à l’aide de quatre questions spécifiques et d’un examen clinique approprié d’orienter le diagnostic de DN. L’évaluation de la douleur porte également sur l’intensité (EVA ou EN), la localisation (schéma), le rythme de survenue lorsqu’il peut être précisé, car ces douleurs sont souvent imprévisibles sauf quand elles sont permanentes. Le schéma corporel permet d’en identifier le parcours et le retentissement, confirmant le plus souvent la localisation de la lésion initiale quand elle est périphérique.

Il faut noter qu’actuellement, les DN des personnes présentant des difficultés de communication, en raison de leur âge ou de leur état (handicap, troubles cognitifs), ont plus de risques de ne pas être diagnostiquées. En effet, le diagnostic est aisé tant du point de vue clinique que grâce au DN4, mais implique la collaboration du patient. Le diagnostic des DN des personnes présentant des difficultés de communication se fait à partir de la connaissance de leur pathologie risquant de provoquer des DN et de leur comportement, et mobilise alors le savoir-faire clinique des infirmiers et aides-soignants, ainsi que l’attention des proches, en particulier à domicile.

TRAITEMENTS

Les étiologies étant multiples, les DN survenant dans ces différents contextes ne peuvent pas être toutes traitées de manière identique. Le traitement s’attaque à la cause lorsqu’elle peut être traitée et recourt à des moyens médicamenteux et non médicamenteux spécifiquement adaptés à ce type de douleur.

Les DN ont fait l’objet de recommandations de bonnes pratiques destinées aux médecins, infirmiers et kinésithérapeutes. Ces recommandations guident les professionnels vers les traitements adaptés à ce type de douleur et leur permettent de se référer à l’arbre décisionnel proposé en fonction des études apportant la preuve de l’efficacité de ces traitements. Les recommandations ci- dessous s’appuient sur les études menées scientifiquement permettant d’apporter le niveau de preuve nécessaire. Il faut toutefois noter que pour certains traitements, il existe peu d’études, le niveau de preuve est de ce fait assez faible. L’utilisation dans le champ de la clinique de certaines méthodes peut néanmoins s’avérer efficace.

MISE EN PLACE

Concernant la mise en œuvre des traitements médicamenteux, plusieurs éléments sont à retenir :

pour chaque personne souffrant de DN, il n’existe pas de facteur prédictif de l’efficacité d’une molécule par rapport à une autre. Plusieurs médicaments doivent parfois être essayés avant de trouver celui qui soulage ;

→ une titration est nécessaire en raison de la grande variabilité individuelle concernant l’efficacité du traitement d’une part, et les effets secondaires ayant un impact sur la tolérance du traitement d’autre part ;

→ une évaluation régulière de l’efficacité du traitement sur les douleurs et de ses effets indésirables doit être assurée quelle que soit la classe médicamenteuse utilisée ;

→ le traitement de la douleur doit s’accompagner d’un traitement des signes associés : sommeil, anxiété, douleurs nociceptives qui relèvent d’un traitement antalgique.

LA NEUROSTIMULATION ELECTRIQUE (TENS) EST :

→ une méthode d’analgésie non médicamenteuse, technique de contre-stimulation, renforcement du contrôle segmentaire (Gate-Control) et/ou libération d’endorphines ;

→ principalement indiquée dans les DN périphériques de topographie limitée, contre-indiquée en cas d’absence d’anesthésie totale dans le territoire douloureux et/ou d’allodynie importante ;

→ elle nécessite un bon niveau de compréhension, une autonomie ou l’aide d’un tiers également formé à la technique ;

→ cette méthode est toujours initiée par un infirmier ressource douleur (IRD) d’une structure douleur ;

→ l’appareil est pris en charge par la Sécurité sociale s’il relève d’une prescription médicale initiale et du suivi du patient au sein d’une structure de prise en charge de douleur chronique (SDC) comprenant une éducation préalable du patient permettant son autonomie.

LA RTMS EST :

→ Une méthode indolore et non invasive agissant sur l’activité électrique du cerveau et son fonctionnement. Une bobine, placée en externe au contact du crâne du patient, induit un champ électromagnétique dont la répétition module l’excitabilité et permet de réduire la perception du message douloureux.

→ La zone à stimuler est repérée par l’intermédiaire de potentiel évoqué moteur (PEM) ou d’imagerie (IRM) en utilisant la neuronavigation ;

→ Elle est réalisée en majorité en regard du cortex moteur controlatéral à la zone de douleur.

→ Indications : DN, certaines douleurs nociplastiques.

→ Protocole prédéterminé de 10 à 14 séances selon les indications.

→ Les DN représentent une cible privilégiée de la rTMS. Ce traitement permet de réduire de 30 à 50 % l’intensité douloureuse dans environ 50 % des cas.

PLACE DES CANNABINOÏDES DANS LE TRAITEMENT DES DN EN FRANCE

Depuis fin 2020 et sous le contrôle de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), une expérimentation est en cours pour évaluer les effets du cannabis thérapeutique dans le cadre du soulagement des patients souffrant de DN rebelles (n’ayant pas répondu aux traitements des 2e et 3e lignes). En septembre 2021, la DN réfractaire était la première des indications en nombre de patients inclus (281 patients sur les 638 patients en cours d’expérimentation : soit 44 %) pour cette étude.

RÔLE INFIRMIER

Auprès d’un patient présentant des DN, le rôle infirmier est fondamental et intervient à toutes les étapes de la prise en charge :

→ Identification des DN : la connaissance par l’infirmier de l’expression de ces douleurs et des étiologies doit lui faire rechercher une DN dans les circonstances de plainte du patient. Mais aussi par exemple en postopératoire ou après un accident, ou encore quand le patient est porteur d’une des maladies causales de ce type de douleur ou d’un traitement susceptible d’en être responsable (chimiothérapie, radiothérapie) ;

→ Examen clinique infirmier : permet de repérer la description précise de la douleur faite par le patient, le mode d’installation des signes, l’intervalle entre la lésion et l’apparition des signes ;

→ Contribution au diagnostic : bien que le DN4 soit un outil de diagnostic utilisé initialement par le médecin, l’infirmier peut s’y référer pour orienter le diagnostic ; s’ajoute l’utilisation des silhouettes pour préciser la topographie des éléments ressentis ;

→ Accompagnement du patient : comprend les explications concernant les mécanismes des DN, les traitements et en particulier l’éducation du patient concernant la prise des traitements médicamenteux, la gestion de la neurostimulation, les applications locales de Versatis ou Qutenza, la mise en œuvre des pratiques non médicamenteuses telles que l’hypnose, la relaxation, la musicothérapie, etc. (suite page 28)

Évaluation de l’efficacité des traitements à la fois à partir de la douleur, mais aussi de l’amélioration de la qualité de vie.

POINTS IMPORTANTS À DOMICILE

→ Repérage et prise en charge de la DN le plus précocement possible en utilisant l’outil de dépistage (DN4) associant :

- le discours (mots caractéristiques) lors de l’entretien avec le patient,

- l’examen clinique (toucher, palpation),

- les circonstances de survenue (exemple : chirurgie, traumatisme, atteinte nerveuse centrale ou périphérique).

→ Transmission et/ou adressage vers le médecin traitant ou la consultation en centre spécialisé de la douleur.

→ Prise de contact avec les professionnels paramédicaux de la structure douleur, car il est nécessaire d’échanger entre professionnels, en particulier pour l’aide à la mise en œuvre ou le suivi de techniques type TENS.

À RETENIR :

→ Les symptômes sont présents comme conséquence d’une lésion du système nerveux.

→ L’intensité douloureuse n’est pas corrélée à l’importance de la lésion.

→ Il existe des facteurs de comorbidité contribuant au syndrome douloureux (stress, troubles du sommeil, etc.).

→ Les antalgiques classiques sont peu efficaces.

→ Les molécules efficaces sont souvent utilisées pour d’autres indications mais ont une activité antalgique propre et sont prescrites pour leur effet antalgique dans ce contexte.

→ Les traitements apportent souvent un soulagement partiel.

→ Le délai d’action des traitements médicamenteux n’est pas immédiat.

→ Le traitement ne doit pas être interrompu.

→ Les effets secondaires des traitements sont fréquents, mais réversibles.

→ Plusieurs traitements successifs peuvent être nécessaires avant d’aboutir à un résultat satisfaisant.

→ Les techniques non médicamenteuses peuvent contribuer au soulagement, améliorer les facteurs de comorbidité, participer à l’amélioration de la qualité de vie.

→ Si le patient souffre de DN chroniques, l’adaptation de son rythme de vie à son état de santé contribuera à sa qualité de vie.

→ Le maintien de l’activité physique est important pour améliorer le soulagement.

RÉFÉRENCES

• Martinez V., Attal N., Bouhassira D., Lantéri-Minet M. « Les douleurs neuropathiques chroniques Diagnostic, évaluation, traitement en médecine ambulatoire. Recommandations pour la pratique clinique de la SFETD », Neurologies n° 124, vol. 13, janvier 2010. Disponible sur : www.sfetd-douleur.org. Télécharger via ce lien : https://urlz.fr/m0cK.

• HAS « Un nouveau parcours de santé pour la personne présentant une douleur chronique », communiqué de presse, février 2023. Disponible sur : www.has-sante.fr. Télécharger via ce lien : https://urlz.fr/m0du.

• « Douleurs neuropathiques et DT1 : des données sur 26 ans de suivi », compte rendu de Nathalie Raffier sur le rapport de l’étude de suivi EDIC coordonnée par Barbara Braffett, 12 octobre 2022

• « Référentiel de la société francophone du diabète. Prise en charge de la polyneuropathie diabétique douloureuse » (extraits de Médecine des maladies Métaboliques), Revue de formation médicale, septembre 2011, HS4, vol. 5, Elsevier Masson. Disponible sur le site www.sfdiabete.org. Télécharger via ce lien : https://urlz.fr/m0eq.

• HAS, Prise en charge diagnostique des neuropathies périphériques (polyneuropathies et mononeuropathies multiples), Mai 2007. Télécharger via ce lien : https://urlz.fr/m0fA

• Moisset X., Bouhassira D., Avez-Couturier J., Alchaar H., Conradi S., Delmotte M-H., et al., « Traitements pharmacologiques et non pharmacologiques de la douleur neuropathique : une synthèse des recommandations françaises », Douleur analg. (2020) 33:101-12. Télécharger via ce lien : https://urlz.fr/m0fQ.

• « Une même langue, un même message : luttons contre la douleur ». Dossier de presse (évoquant notamment la place des cannabinoïdes dans le traitement de la douleur), octobre 2020. Disponible sur le site www.sfetd-douleur.org. Télécharger via ce lien : https://urlz.fr/m0hX

• DN4 pédiatrique : édition de la SFCE, SFETD et Apicil. Pdf téléchargeable via ce lien : https://bit.ly/3BVqnQf

• Site de la SFETD : pour retrouver les questionnaires douleur y compris DN4 et les recommandations professionnelles relatives aux douleurs neuropathiques : https://www.sfetd-douleur.org.

Savoir +

LA DOULEUR NEUROPATHIQUE CHEZ L’ENFANT

Les douleurs neuropathiques existent également chez les enfants et les adolescents. Les causes sont différentes de celles de l’adulte. Ces douleurs peuvent être difficiles à identifier, en particulier chez le jeune enfant qui ne dispose pas du langage nécessaire permettant de discriminer les sensations (brûlure, étau, fulgurance, etc.). Dans ce contexte, « La douleur neuropathique de l’enfant doit être évoquée chaque fois qu’une lésion neurologique est évoquée », préconise la pédiatre Élisabeth Fournier-Charrière. Chez l’enfant plus grand et l’adolescent, le DN4 pédiatrique peut être utilisé.

DN4 pédiatrique disponible depuis 2021 (voir aussi Références).

QUESTIONNAIRE DN4

UN OUTIL SIMPLE POUR RECHERCHER LES DOULEURS NEUROPATHIQUES

Pour estimer la probabilité d’une douleur neuropathique, le patient doit répondre à chaque item des 4 questions ci-dessous par « oui » ou « non ».

MODE D’EMPLOI

• Lorsque le praticien suspecte une douleur neuropathique, le questionnaire DN4 est utile comme outil de diagnostic. Ce questionnaire se répartit en 4 questions représentant 10 items à cocher :

- Le praticien interroge lui-même le patient et remplit le questionnaire

- À chaque item, il doit apporter une réponse « oui » ou « non »

- À la fin du questionnaire, le praticien comptabilise les réponses, 1 point pour chaque « oui » et 0 point pour chaque « non ».

- La somme obtenue donne le score du patient, noté sur 10.

- Si le score du patient est égal ou supérieur à 4/10, le test est positif (sensibilité à 82,9 % ; spécificité à 89,9 %)

• Source : sfetd-douleur.org. D’après Bouhassira D et al. Pain 2004 ; 108 (3) : 248-57.

LE QUTENZA

Le Qutenza est un patch pour application cutanée à forte concentration de capsaïcine (8 %). Il a la propriété de libérer celle-ci rapidement à travers la peau et agit ainsi de manière ciblée sur la douleur. Son action est de désensibiliser les récepteurs de la douleur.

L’indication est la prise en charge des douleurs neuropathiques périphériques localisées, évaluables et délimitées chez les adultes non diabétiques (voir cas clinique p. 24). C’est un traitement de deuxième intention et qui peut être associé à d’autres antalgiques (voir schéma thérapeutique ci-contre).

1 POSE DU PATCH

Le patch est posé sur une zone délimitée, pendant 30 minutes pour le pied et 60 minutes pour les autres parties du corps.

La prescription de ce traitement est réalisée après avis d’un médecin spécialisé dans la prise en charge de la douleur. Il ne peut être dispensé que par les pharmacies hospitalières. La formation du personnel doit être réalisée avant toute première pose, dans le cadre du plan de la gestion des risques.

La pose nécessite une surveillance précise par un personnel soignant formé et réalisée en hôpital de jour.

Pour poser ces patchs, l’infirmière doit disposer de gants en nitrile, le port du masque et des lunettes de protection est obligatoire, afin d’éviter l’irritation des yeux et des voies respiratoires. La zone sera délimitée par l’infirmière ressource douleur (IRD) avec la patiente à l’aide d’un feutre et reportée sur un calque. La soignante vérifie qu’il n’y a pas de poils sur le site où va être posé le patch. L’IRD procède au nettoyage de la région puis au séchage avant de découper le patch aux dimensions de la zone à traiter et en faisant attention de le poser bien précisément sur celle-ci. Elle enlève le film de protection et lisse le patch sur la peau sans déborder afin qu’il adhère bien au niveau cervical et qu’elle puisse le recouvrir d’un pansement occlusif type Tegaderm.

2 SUIVI MÉDICAL

La surveillance des constantes est réalisée juste avant la mise en place du patch et au bout de 30 et 60 minutes de pose, on vérifie avec la patiente comment elle supporte ce soin. L’ablation du patch est réalisée par la technique d’enroulement vers l’intérieur pour éviter tout risque d’aérolisation. Ensuite on applique sur la zone un gel nettoyant qu’on laisse en place pendant une minute puis qu’on essuie avec une compresse sèche afin d’éviter la dispersion de la capsaïcine sur la peau saine. L’IRD lave la zone traitée à l’eau et au savon, puis sèche délicatement.

3 HORS DE L’HÔPITAL

Les consignes pour la sortie sont données au patient et un document lui est remis en mains propres avec les coordonnées des personnes à appeler en cas de problèmes liés à la pose du patch de Qutenza.

Le patient est rappelé le lendemain afin de réaliser un suivi téléphonique et d’évaluer si le traitement a provoqué des effets secondaires.

L’évaluation de l’efficacité du traitement est réalisée à 3 mois.

CAS CLINIQUE

Utilisation du Qutenza, dans le cadre de douleurs neuropathiques postopératoires

Madame D. est âgée de 64 ans, retraitée depuis deux ans.

Elle vit avec son mari dans une maison de plain-pied dans une ville moyenne de province.

Elle a trois petits-enfants et était plutôt sportive avant son intervention en 2005.

Par le passé, elle a subi en 1981 l’ablation d’une tumeur de la thyroïde et du muscle sterno-cléido-mastoïdien gauche ayant entraîné une paralysie plexique. Elle a aussi contracté une hépatite C d’origine post-transfusionnelle en 2004.

En 2005, elle est opérée pour une sciatalgie sur hernie discale en L5-S1. Elle attendait beaucoup de la chirurgie, mais restera déçue par le résultat.

Elle est adressée début 2006 à la consultation pluridisciplinaire de la douleur (CPD) pour une lombosciatalgie gauche chronique. Le médecin lui prescrit une éducation à la neurostimulation transcutanée (TENS) et des séances de sophrologie.

La prise en charge semble satisfaisante, elle lui permet de gérer ses douleurs. Elle est autonome pour les deux techniques et la prise en charge est clôturée au bout de neuf mois. Sachant qu’elle utilisait le TENS pour ses douleurs cervico-brachiales post-chirurgie de la thyroïde et du muscle sterno-cléido-mastoïdien.

En 2019, au cours d’une mammographie, elle effectue un mouvement forcé de son bras gauche, générant de violentes douleurs au niveau scapulaire gauche. Le diagnostic de capsulite est validé et deux arthro-distensions sont réalisées, entraînant une amélioration de la capacité fonctionnelle de la patiente et une réelle diminution de ses douleurs. En décembre 2021, la patiente est de nouveau adressée à la CPD pour des douleurs de sciatique gauche avec un DN4 = 5/10 et des douleurs paracervicales gauches présentes depuis 40 ans, à la suite de son intervention chirurgicale de 1981. Ces douleurs sont probablement majorées par celles qui ont suivi la mammographie en 2019 avec un DN4 = 6/10. On note : une allodynie, des décharges électriques, des fourmillements, des picotements, des démangeaisons et une sensation de froid douloureux. Les douleurs sont aggravées par la conduite et les ports de charge lourde. Madame D. ne supporte plus les cols roulés et les écharpes.

Elle ne peut pas dormir sur le côté gauche, son sommeil est limité à 5 heures par nuit. Et surtout, elle ne peut garder sa petite-fille de 18 mois, car elle ne peut pas la soulever seule. Madame D. identifie les traitements efficaces pour elle : le TENS, 3 heures par jour, elle ne supporte plus en revanche les électrodes dans la zone paracervicale ; la relaxation ; les cures thermales. Elle a mal supporté la prégabaline et la gabapentine et de ce fait a arrêté le traitement. Lors de cette consultation, elle demande de reprendre les séances de sophrologie et de refaire le point sur les traitements. Le médecin de la structure lui propose de revoir l’infirmière ressource douleur (IRD) pour l’utilisation du TENS sur le membre inférieur et la pose d’un patch de Qutenza, pour ses douleurs paracervicales gauches. La première pose de Qutenza est programmée en janvier 2022 et réalisée par l’IRD de la CPD sur la zone paracervicale gauche. Pour Madame D., les constantes ne se sont pas modifiées et restent correctes.

Une poche de glace est rapidement mise au niveau du patch car Madame D. ressent une sensation de chaleur de type coup de soleil localisée. Lors de l’appel téléphonique du lendemain, Madame D signale qu’elle est rouge au niveau de la zone mais que cela n’est pas douloureux. Il est convenu que si elle ressent des douleurs, elle a la possibilité d’appeler l’IRD.

Madame D. ressent nettement moins ses douleurs et désagréments. Elle n’a plus d’allodynie sur la zone et peut porter des pullovers avec des cols roulés et des écharpes. Elle cote sa douleur EN=8/10 avant la pose du patch et

EN = 3/10 après celle-ci.

Sa qualité de vie s’est nettement améliorée avec une régression des grosses crises, d’une par mois désormais contre une à deux par semaine auparavant, elle réutilise plus son membre supérieur et dort mieux. Deux mois et demi après la pose du patch, les douleurs sont néanmoins réapparues.

Une nouvelle pose est rapidement reprogrammée. Madame D. est satisfaite de ce traitement qui n’est pas un médicament de plus à avaler. Même si elle est obligée de venir tous les 3 mois faire la pose de son patch, quand elle fait la balance contraintes/bénéfices, le second l’emporte sur le premier.

Muriel PERRIOT MOREY, IRD, infirmière clinicienne, CHG Châteauroux-Le Blanc

L’AVIS DE L’EXPERTE

“Il faut se former et rester en alerte”

Dominique Gillet, infirmière ressource douleur, centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble-Alpes, site de Voiron.

Le diagnostic de douleur neuropathique (DN) semble simple. Comment expliquez-vous que ce type de douleur soit encore aussi méconnu et sous-traité ?

La formation initiale et continue des professionnels de santé, médecins et non-médecins, doit vraiment être améliorée sur le sujet. En effet, lorsqu’on parle de douleur, on pense en premier lieu à la douleur nociceptive, plus facile à appréhender. La cause est le plus souvent identifiable. La douleur est le corollaire de la lésion ou de la pathologie, située dans le même territoire, elle est soulagée par les antalgiques classiques. Concernant le repérage de la douleur neuropathique, c’est un jeu de piste ! L’étiologie est souvent silencieuse et invisible, la symptomatologie douloureuse n’est pas forcément sur le même territoire que la cause, ni dans la même temporalité. En plus, elle ne cède pas avec des antalgiques ! Ce n’est pas si simple finalement. Et pourtant quelques indices peuvent alerter facilement les soignants.

Quels sont ces indices ?

Il est primordial d’écouter les patients, ce que nous faisons habituellement, mais avant tout, de les écouter décrire leur douleur. Un patient qui souffre de douleur nociceptive dit qu’il a mal, sans autre terme très précis. Un patient qui souffre de douleur neuropathique utilise un vocabulaire spécifique : ça brûle, ça fourmille, ça serre, j’ai des décharges électriques… voilà un premier indice qui doit nous alerter. On peut ensuite rechercher la zone douloureuse. Si elle suit un trajet nerveux on est sans doute face à une douleur systématisée ; pour la douleur projetée c’est moins évident. Troisième indice, l’histoire de la douleur, son évolution : si la douleur est apparue à distance d’un traumatisme, d’une chirurgie ou autre, il est possible que ce soit une douleur neuropathique. En effet celle-ci apparaît très souvent après un intervalle libre.

Il ne faut pas que les infirmiers hésitent à utiliser le DN4, l’outil d’aide au diagnostic de la douleur neuropathique. Il est bien entendu que le diagnostic est posé par le médecin mais pour l’infirmier un DN4 positif peut objectiver la nécessité d’un avis spécialisé ou a minima d’un avis médical. Il en est de même avec l’examen clinique infirmier, il faut rechercher dans le territoire douloureux les signes positifs, comme la douleur provoquée au tact ou à la piqûre, et les signes dits négatifs, comme l’anesthésie ou l’hypoesthésie.

Quels conseils pouvez-vous donner à vos collègues infirmiers (ières) en institution ou à domicile concernant la prise en charge de ces douleurs ?

Je ne sais pas s’il est dans mon rôle de prodiguer des conseils, mais je peux partager ma pratique dans ce domaine. Si on connaît bien les signes et les étiologies, on se trompe rarement dans la détection d’une douleur neuropathique, il faut donc se former et rester en alerte sur ce type de douleur. Il faut ensuite ne pas hésiter à orienter le patient vers son médecin traitant ou le cas échéant un neurologue ou un centre de la douleur pour que le diagnostic soit validé (ou invalidé !). Si le diagnostic est validé, l’infirmier a toute sa place dans le suivi et la prise en charge du patient. Concernant le traitement, il faut que le patient soit bien accompagné : on utilise des médicaments antiépileptiques et/ou antidépresseurs. Souvent les patients ne comprennent pas pourquoi, il faut donc expliquer et rassurer. Évidemment, comme dans toute pathologie, le rôle de l’infirmier est de veiller à l’observance et aux effets bénéfiques et indésirables des traitements, mais ce n’est pas spécifique à la douleur neuropathique. Le rôle infirmier sera aussi d’utiliser des techniques non médicamenteuses, telles que l’hypnose et la neurostimulation transcutanée (TENS) ou d’autres encore. En résumé : pensez à détecter, orienter, surveiller et accompagner.

Vous êtes investie au sein de la SFETD*. Quels bénéfices une infirmière a-t-elle à faire partie d’une société savante ?

Faire partie d’une société savante comme la SFETD permet de se rencontrer et de partager entre professionnels animés par un même centre d’intérêt. Grâce au congrès, aux universités infirmières ou aux journées de formation thématiques, on améliore ses connaissances, on apprend, on découvre… C’est passionnant ! Ça permet aussi d’obtenir des réponses à nos différents questionnements.

Les membres de la commission infirmière plus spécifiquement, comme tous les membres engagés dans des commissions, sont disponibles pour apporter des réponses. Nous avons la chance que la SFETD reconnaisse l’expertise infirmière en douleur et nous propose de participer à la transmission de nos savoirs par des présentations orales lors des grands événements ou par écrit dans la newsletter.

Cette newsletter nous est adressée par mail et nous tient au courant de l’actualité de la SFETD et plus largement de l’actualité « douleur ». L’expertise infirmière est aussi mise au service des groupes de travail thématiques pluriprofessionnels. Certains infirmiers sont sollicités, selon leurs compétences et/ou leur spécialité, pour représenter la profession dans ces groupes et pour apporter leur point de vue et leur savoir spécifique. Et surtout la SFETD œuvre pour l’évolution de notre profession à travers la défense d’une mention d’infirmière en pratique avancée douleur, le développement d’un protocole de coopération national et d’autres travaux. Ceci ne serait pas possible si la profession infirmière n’était pas largement représentée en son sein et si ces projets n’étaient pas portés au niveau politique par une société savante.

* Société française d’étude et traitement de la douleur

CAS CLINIQUE

Prise en charge multimodale de douleurs neuropathiques post-chirurgicales et post-radiques

Madame S. est une patiente de 55 ans suivie à la consultation douleur chronique depuis 2015, à la suite d’une demande de son médecin traitant pour des douleurs post-tumorectomie et post-radiothérapie.

Ces traitements avaient été réalisés en 2012. Le suivi de sa pathologie cancéreuse est effectué par le radiothérapeute du centre anticancéreux de son secteur. Le cancer initial était un carcinome infiltrant du sein droit. Depuis la découverte de sa pathologie, la patiente bénéficie d’une prise en soins pluriprofessionnelle et multimodale associant soutien psychologique, suivi infirmier et médical.

Elle vit avec son mari, est mère de deux enfants et grand-mère de deux petites-filles. Avant la découverte de son cancer, elle travaillait pour le conseil régional en tant qu’agent d’accueil. Son objectif depuis le début de sa prise en charge au sein de la consultation, est d’atténuer la douleur perçue, d’être disponible pour ses proches, de reprendre une vie sociale, même si elle a bien intégré qu’elle ne reprendrait pas son travail.

Pour sa prise en charge au sein de la structure douleur, en 2015, comme tous les patients, Madame S. a été adressée par un médecin. Elle a été invitée à compléter les questionnaires d’orientation communs aux structures douleur de sa région. Ceux-ci ont permis d’appréhender la patiente dans son intégralité, de reprendre ses problématiques et ainsi d’identifier ses besoins par ordre de priorité. Pour cela, l’équipe s’appuie sur un questionnaire d’orientation, centré sur le patient, son parcours de soins, son entourage. Il est accompagné d’un questionnaire concis de la douleur (QCD), d’un questionnaire concernant la détection de la douleur neuropathique (DN4), d’un autre sur l’expression de la douleur, le questionnaire douleur Saint-Antoine (QDSA), et enfin un sur le retentissement sur l’anxiété et la dépression (HAD).

Madame S. présente des douleurs neuropathiques dès le début de la mise en œuvre des traitements anticancéreux.

Les sensations perçues sont à la fois permanentes et paroxystiques (crises). Elles sont décrites à type de brûlures, compression, coups d’aiguille, picotements avec une zone d’allodynie péricicatricielle.

La douleur limite les capacités fonctionnelles du bras droit et a un fort retentissement sur la qualité de vie de la patiente. Elle ne peut réaliser les gestes quotidiens que de façon limitée : hygiène corporelle, entretien de la maison et garder seule ses petits-enfants lui est impossible car elle ne peut ni les porter, ni les changer, ni les habiller. Elle fatigue très vite et son sommeil est qualifié de très médiocre et non récupérateur. Tous ces changements amènent une grande frustration même si Madame S. est très volontaire, soucieuse de rester disponible pour tous et souhaite revenir à sa situation d’avant.

Comme pour toute prise en soins, les traitements médicaux sont adaptés en fonction des bénéfices attendus, obtenus, des effets secondaires potentiels et en lien avec le contexte de vie de la patiente. En effet, les molécules à visée antalgique telles qu’antiépileptiques et/ou antidépresseurs et/ou, traitements topiques locaux (exemples : lidocaïne, capsaïsine), le suivi psychologique, les méthodes non médicamenteuses telles que, relaxation par la musique, séances d’hypnose, neurostimulation transcutanée (TENS), et enfin stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) ont été proposés à cette patiente. Elle ne perçoit plus les zones d’allodynie et de compression au niveau de l’épaule et les retentissements sur sa vie quotidienne ont baissé de deux points voire complètement disparu notamment sur le sommeil et les interactions avec les autres. Elle a même pu diminuer sa prise d’antiépileptiques de moitié et les stimulations rTMS sont réalisées régulièrement dès que leur effet s’estompe. C’est la synergie de toutes ces prises en soins qui permet à la patiente de mieux gérer ses douleurs, même si elles demeurent présentes.

Aline Le Chevalier, IRD consultations douleur, centre hospitalier Avranches-Granville