Née fille, elle est devenue homme. Des parcours, des cheminements, des convictions intimes difficiles à assumer, encore aujourd’hui. Imaginez au carrefour des XVIIIe et XIXe siècles. Il n’est pas tant question, ici, de militantisme, de pamphlet sociétal. Mais d’une histoire vraie - celle de Margaret Buckley et du personnage qu’elle a créé, le docteur James Miranda Barry -, adaptée en fiction : le récit d’un médecin prodige salué par ses pairs et celui d’une femme entraînée par ses convictions qui, pour mener la carrière de ses rêves, se transforme en homme. Alors que Margaret Brackley a 13 ans, en 1809, et veut à tout prix devenir médecin, elle décide de changer de genre, avec l’aide de son mentor, lui-même convaincu qu’elle est destinée à de grandes choses. Naît alors Jonathan Mirandus Perry. L’autrice Ellen J. Levy, dont c’est le premier roman, raconte l’histoire singulière d’une femme et le parcours formidable d’un médecin, la même personne, qui réussit une césarienne malgré les faibles probabilités de succès d’alors. L’auteur se pose la question de la frontière des genres (elle alterne sans cesse entre elle et il) et de la liberté individuelle. Et évoque des carcans d’époque toujours visibles aujourd’hui.
Le médecin de Cape Town, d’Ellen J. Levy, éditions de l’Olivier, 416 pages, 23,50 €.