L’été 2023 a été l’occasion d’un remaniement ministériel. Aurélien Rousseau, dont les compétences avaient été reconnues lors de la gestion de la crise du Covid (directeur alors de l’agence régionale de santé Île-de-France), a été nommé ministre de la Santé et de la Prévention. Cette nomination a été plutôt bien accueillie par les professionnels de santé, car s’il n’est pas soignant, contrairement à ses prédécesseurs, il maîtrise les aspects techniques et politiques dans le domaine.
Échaudés par de multiples promesses, les professionnels de santé espèrent des mesures concrètes et pérennes, répondant à leurs attentes. Le temps de l’analyse est terminé, vient maintenant le temps souhaité – et souhaitable – de l’action, tant du point de vue des dirigeants politiques que des acteurs du soin et des usagers.
Les premiers contacts du nouveau locataire de l’avenue de Ségur ont été rapidement établis, en particulier avec les représentants des services d’urgences, plus que jamais sous tension en cette période estivale et caniculaire. Le dialogue et la connaissance des situations semblent avoir été au rendez-vous. Pour autant, les demandes et les besoins sont tels que la tâche semble titanesque et les difficultés inévitables. Celles liées à l’augmentation du coût de la vie pour les étudiants en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) demandent des réponses rapides, quand d’autres problématiques relèvent de décisions à moyen et long termes.
De nombreuses zones grises demeurent : quelle sera la stratégie adoptée pour favoriser le débat et apporter des mesures adaptées aux besoins de formation, à l’attractivité des métiers du soin, sujets qui demandent une politique du long terme ? De quelles marges de manœuvre dispose le ministre pour faire évoluer les choix économiques de ces dernières décennies dans le champ sanitaire ? Que mettra-t-il en place pour satisfaire les attentes de changement de la société civile concernant les offres en fin de vie, quand la majorité des professionnels de santé n’y sont pas ou peu favorables ? Comment répondre à la problématique de la perte de sens évoquée par le ministre lui-même dans son allocution de prise de fonction ? Autant de sujets brûlants sur sa feuille de route, et qui doivent être traités dès septembre.
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