Il y a, dans ce local en Arizona, 185 humains et 88 animaux, congelés dans de l’azote liquide par Alcor Life Extension Foundation. Oui… « extension ». Tous ont été cryogénisés après leur mort médicale, à ne pas confondre, nous dit-on, avec la mort biologique. Ils ont cru à l’idée de vivre encore une autre fois. Le premier l’a été en 1967. Ils sont conservés dans des caissons spécifiques dont la température intérieure est de - 196 °C, qui fonctionnent comme des thermos, pour la somme minimale, dans le cas d’un corps entier, de 200 000 dollars. Car il est possible de ne conserver que le principal, à savoir le cerveau. « Pas besoin de corps dans l’immédiat », tranche le chef de l’entreprise, convaincu de son affaire. En Europe, la proposition d’une seconde vie se développe aussi. L’un des porteurs présente avec fierté son ambulance singulière. Dès l’arrêt cardiaque, les cellules se dégradent, on refroidit alors le corps pour stopper ce processus. Et on injecte un traitement pour protéger corps et cerveau avant la cryogénisation. Ils sont nombreux à croire à cette autre vie dans le futur, comme cette mère de famille américaine, prête à télécharger son cerveau, qu’est allé interviewer, outre-Atlantique, le réalisateur Thomas Licata. Dans le documentaire Tuer la mort ? il interroge penseurs, chercheurs, futurs patients pour évoquer leurs convictions, les résultats de leurs recherches, leurs ambitions. Les uns démontent ou appuient les affirmations des autres. Une enquête fascinante à la frontière entre l’univers des possibles et la science-fiction.
Tuer la mort ? de Thomas Licata, lcp.fr. 52 minutes, 2023. Lien court pour y accéder : https://urlz.fr/mPZY.