L'INFIRMIERE n° 0039 du 22/11/2023

 

JE DÉCRYPTE

Anne-Lise Favier

  

Qu’un établissement ouvre ses portes au public n’est pas une pratique très répandue dans la communauté hospitalière. Alors quand le Centre hospitalier (CH) de Valenciennes a lancé une opération « portes ouvertes », le samedi 14 octobre, nous avons répondu présent. Visite guidée.

Dès 10 heures du matin, le hall de l’hôpital Jean-Bernard de Valenciennes grouille de monde. Mais ce samedi, il n’abrite pas que des patients. Il accueille aussi des Valenciennois venus s’immiscer dans les coulisses de l’établissement nordiste après s’être inscrit à un parcours découverte. Urgences, réanimation, imagerie, laboratoires, maternité, bloc opératoire, toute l’offre de soins existante est laissée aux mains de cadres de santé qui organisent des visites d’une heure pour faire découvrir les recoins de l’établissement au public. Nous nous sommes glissés parmi les visiteurs pour en savoir plus…. Dans le parcours intitulé Le laboratoire 2.0, c’est Pierre Largillet, cadre de santé, qui nous guide : « Je suis dans l’établissement depuis plus de vingt ans. J’aime mon métier et j’aime faire découvrir tout ce qu’on fait ici à Valenciennes ; cela m’a donc paru normal de me porter volontaire pour être guide lors de ces journées portes ouvertes ». Au décours de la visite, on découvre les différentes étapes d’un prélèvement depuis le centre de prélèvement, où sont réalisés une cinquantaine d’actes par jour, jusqu’à la plateforme dernier cri qui analyse chaque tube : « c’est un point névralgique de l’établissement, rappelle Pierre Largillet, puisque 70% de la prise de décision médicale repose sur la biologie ». Un fois la visite terminée, direction le plateau technique d’imagerie, l’un des autres pôles du centre hospitalier. Avec trois IRM, autant de scanners, cinq salles de radiologie, un service de médecine nucléaire labellisé et un service dédié à l’imagerie de la femme, ce plateau technique gère à la fois les urgences et les interventions programmées avec un pool de trois cents médicaux et paramédicaux. Loin de l’image de « simple technicien qui prend des photos », notre guide, Alexandre Cochon, manipulateur scanner, nous explique l’importance de la relation au patient : « Nous sommes en contact permanent avec chaque patient. Ils sont entre vingt et trente par jour. Nous sommes là pour les préparer correctement à l’examen dans des conditions idéales pour la réalisation de l’acte et aussi pour qu’ils se sentent le mieux possible », souligne-t-il.

Des aspects que ses collègues de médecine nucléaire connaissent également mais avec davantage de contraintes. C’est en effet dans ce service que sont réalisés certains actes d’imagerie utilisant des isotopes radioactifs injectés aux patients (scintigraphie, TEP), ce qui implique un grand nombre de précautions pour le personnel et les patients. « Nous utilisons des paravents de plomb pour approcher le patient lorsqu’on lui injecte le produit, qui est lui-même transporté depuis son lieu de stockage jusqu’au patient dans un mug en plomb. Tout cela pèse lourd. C’est l’une des contraintes de notre métier, qui pourtant demeure très varié », témoigne de son côté Valentine Delfolie, manipulatrice radio. Ce même service s’enorgueillit d’avoir un espace Snoezelen, « pour les patients qui éprouvent des difficultés à se détendre lors de certains examens d’imagerie. Avec de la relaxation, on parvient plus facilement à réaliser les examens qui sont importants dans leur prise en charge », explique Sophie Jedynak, cadre de santé en imagerie. Dernière étape de notre visite, le centre de réadaptation Jean Stablinski, qui propose aux patients de pratiquer de l’activité physique adaptée (APA) : ainsi, les patients nécessitant une remise en forme après un accident (cardiaque, amputation, ...) bénéficient d’une prise en charge très complète par une équipe de médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens et enseignants APA autour d’un plateau technique impressionnant. Le même service accueille les sportifs de haut niveau pour leur préparation physique et l’amélioration de leurs performances.

Onze parcours découverte ont été proposés aux Valenciennois venus en masse pour mieux connaître leur hôpital, aux membres des familles du personnel « pour voir où papa travaille », mais aussi à des jeunes qui voulaient avoir une idée plus concrète des métiers de l’hôpital. En plus de ces parcours découverte, le hall de l’établissement a accueilli un job dating afin d’attirer de nouveaux collaborateurs ainsi qu’un salon des métiers « pour montrer que l’hôpital, ce ne sont pas seulement les métiers du soin », explique Lilian Colaye, de la cellule communication du centre hospitalier. « Il existe plein de métiers qui recrutent et qu’on ne connaît pas bien à l’hôpital, comme les électriciens, pourtant indispensables au fonctionnement de l’établissement », explique-t-il en exemple. Une opération séduction qui a porté ses fruits puisqu’elle a attiré près de  cinq cents visiteurs.