L'infirmière n° 041 du 01/02/2024

 

FORMATION

Éléonore de Vaumas  

En France, l’inclusion des étudiants porteurs de troubles dyslexiques et autres troubles d’apprentissage n’est pas toujours une priorité. C’est sans compter sur le projet « Dys pour cent », mis en place en 2021 par l’Institut de formation des professionnels de santé (IFPS) du centre hospitalier Guillaume-Régnier à Rennes (Bretagne), qui accompagne ces futurs infirmiers en leur proposant des aménagements sur mesure pour faciliter leur parcours académique.

D’une main agile, Clémence fait glisser sa souris sur une feuille imprimée posée sur son bureau. En deux passages et un clic le tour est joué et sur son écran d’ordinateur apparaît la copie parfaite du polycopié. Depuis qu’elle utilise cet outil qui permet de scanner tous types de documents en temps réel, l’étudiante en 3e année à l’IFPS du CH Guillaume-Régnier à Rennes ne peut plus s’en passer. Et pour cause, cette vingtenaire au sourire candide et à la mine réjouie est porteuse de plusieurs troubles en « dys » (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie), qui rendent complexes sa prise de notes et la sélection des informations importantes d’un cours.

Une grille d’évaluation plus souple

Comme elle, Axelle, Emmy, Avril et près d’une vingtaine d’autres étudiants en soins infirmiers (ESI) de cet institut sont porteurs de dys. Un point commun qui ne doit rien au hasard puisque l’établissement rennais a fait de l’accueil et de l’accompagnement de ces personnes l’une de ses spécificités. « Environ 10 % des élèves présentent des troubles du langage écrit et oral, dont 4 % de façon sévère. Ces troubles constituent un handicap invisible qui perdure à l’âge adulte. Si les étudiants, qui parviennent au secondaire, ont pu mettre en œuvre des stratégies d’adaptation, l’entrée dans les études supérieures peut perturber leurs repères. C’est pourquoi nous souhaitons les accompagner pour qu’ils aient les mêmes chances que les autres étudiants », expose Véronique Laurent, formatrice et initiatrice de Dys pour cent. Voilà,...