L'infirmière n° 044 du 01/05/2024

 

ÉDITO

Pascale Thibault  

Rédactrice en chef

L’épuisement professionnel des infirmières et infirmiers est un sujet fréquemment abordé dans les discussions, au cœur des écrits professionnels, des colloques et autres congrès comme dans les médias spécialisés ou grand public.

Réaliser un dossier sur le burn-out faisait courir le risque de répéter des données et des informations connues de tous, de réitérer les mêmes conseils et recommandations, donnant l’impression de ne rien apporter de nouveau. Mais, alors que les effets de la crise sanitaire liée au Covid-19 s’estompent, il paraissait opportun de proposer un point d’étape sur l’état des connaissances en la matière.

Si les signes de l’épuisement professionnel sont maintenant bien connus, ils méritent que l’on s’y attarde. La reconnaissance de ce syndrome est de mieux en mieux documentée, son aspect multifactoriel unanimement reconnu, tout comme les spécificités liées aux métiers du soin et de la relation. Ces éléments entraînent la nécessité de trouver des solutions et des traitements adaptés aux différentes situations, en fonction de chaque soignant.

Malgré ces avancées, certains aspects méritent encore d’être développés. Ainsi, la prévention primaire de ce symptôme devrait être largement intégrée aux formations initiales des professions de santé. Cela passe par l’acceptation des risques spécifiques d’exposition de celles et ceux qui exercent la profession d’infirmier à des situations difficiles et complexes.

Le burn-out reste pour le moment trop présent, tant dans les institutions de soins que chez les professionnels exerçant au domicile des patients. L’autonomie donnée aux infirmières et aux infirmiers pour assurer l’organisation de leur exercice à tous les échelons de la profession demeure la condition ultime et le gage d’une diminution significative de ce symptôme.