Il n’existe plus aucun doute concernant les liens entre la santé individuelle et l’environnement. Les facteurs environnementaux sont reconnus comme des déterminants de la santé, comme en attestent les études qui se sont multipliées ces dernières années. Celles-ci permettent aux professionnels de santé d’apporter des arguments issus de données probantes pour élaborer leurs préconisations. Les infirmières ont ainsi pu adapter leurs discours à la population des personnes soignées, dans le cadre de mesures de prévention comme au sein des équipes.

En effet, si la santé environnementale relève en grande partie des politiques publiques, elle est aussi l’affaire de chacun. Dans ce domaine, les professionnels de santé occupent une place déterminante, et l’infirmière y joue un rôle pivot. Elle transmet son savoir aux patients, qui manquent parfois d’accès aux connaissances, et fait le lien avec les autres acteurs du secteur que sont les médecins, les pharmaciens ou encore les paramédicaux pour faire évoluer les pratiques. Car la santé environnementale concerne autant les personnes soignées que le fonctionnement des systèmes de soins. L’infirmière peut ainsi contribuer à la réflexion et à la mise en place d’actions à tous les échelons, y compris politiques.

Pour y parvenir, il est important qu’elle soit formée. La santé environnementale est encore peu présente dans les cursus initiaux, néanmoins des formations spécifiques ont vu le jour depuis un peu plus de 10 ans et ont été investies par les infirmières, apportant ainsi une dimension nouvelle à leur exercice.

Ce champ de la santé publique reste toutefois encore trop confidentiel. La prise en considération de ce travail indispensable dans le contexte actuel et sa reconnaissance financière sont pourtant essentielles pour les infirmières. Elles pourraient alors pleine ment contribuer au cercle vertueux qui consiste à prendre soin de l’environnement pour prendre soin de la santé, et vice versa.