Il est difficile de connaître le nombre exact d’infirmières et d’infirmiers exerçant en France, même si les travaux réalisés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les unions régionales des professionnels de santé (URPS) et les agences régionales de santé (ARS) en dressent un panel de plus en plus précis. Le constat reste néanmoins le même : la profession souffre d’un manque cruel de personnel… Et dans ce contexte, il ne fait pas bon dire que l’on a envie de quitter la blouse…
C’est pourtant une réalité pour nombre de professionnels. Réalité que les infirmières et infirmiers du secteur libéral - qui nous ont partagé leur expérience - peuvent nous aider à mieux comprendre. En effet, décider de se réorienter quand les motivations ne sont plus là peut se révéler salvateur. Dans le cas des missions de santé, cette décision est d’autant plus bénéfique qu’elle concerne aussi les patients.
Les évolutions choisies par les personnes rencontrées sont aussi diverses que les enjeux propres à chacune. Mais pour toutes, ce changement a été synonyme d’épanouissement. Les témoignages recueillis montrent qu’il n’y a pas une mais plusieurs reconversions : il y a ceux qui réinventent leur manière d’exercer leur profession sans la quitter, ceux qui optent pour un autre métier mais sans renoncer à la fonction de relation, et d’autres, enfin, qui changent radicalement de voie.
Aborder cette question, c’est aussi lever un tabou, celui de la culpabilité vécue par tous ceux qui choisissent de rebattre les cartes de leur carrière. Pourtant, la vie professionnelle est longue et amène souvent à exercer plusieurs métiers. Et comme le travail est source d’accomplissement, il est légitime de considérer qu’un individu souhaite en faire évoluer les contours et les modalités. D’ailleurs, la profession d’infirmière n’est-elle pas constituée de parcours très divers ? Si certains la quittent, d’autres, au contraire, l’intègrent et y retrouvent l’épanouissement perdu ailleurs.
Sujet qui mérite que nous nous y intéressions prochainement.