L'infirmière n° 048 du 01/09/2024

 

DOSSIER

INTRODUCTION

Anne-Lise Favier  

La thyroïde est un organe dont on parle peu quand elle fonctionne bien, mais qui peut perturber tout l’équilibre de l’organisme lorsqu’elle devient défaillante. Différentes pathologies peuvent l’impacter, fort heureusement, des traitements sont disponibles avec une désescalade thérapeutique de plus en plus d’actualité.

La thyroïde est un petit organe en forme de papillon situé à la base du cou, juste devant la trachée. Glande endocrine formée de deux lobes, elle ne pèse guère plus d’une vingtaine de grammes pour quelques centimètres de long chez un adulte en bonne santé. Elle régit de nombreux processus physiologiques en produisant principalement deux hormones à partir de l’iode alimentaire : la tétraiodothyronine ou thyroxine, également appelée T4 (elle contient quatre atomes d’iode) et la triiodothyronine ou T3 (trois atomes d’iode). Lorsqu’elle fonctionne bien, son rôle passe inaperçu et elle intervient dans la régulation du métabolisme, la croissance et le développement, le fonctionnement cardiovasculaire ou encore les systèmes nerveux ou digestif. C’est lorsqu’elle déraille que l’on se rend compte de l’importance de cette petite glande pas du tout accessoire.

En France, on estime jusqu’à 10 % la part de la population affectée par une pathologie thyroïdienne, selon les données épidémiologiques de l’étude Suvimax1. Parmi elles, on compte des anomalies de fonctionnement, essentiellement des hypothyroïdies, les plus fréquentes des pathologies pour cet organe, qui touchent environ 5 % de la population et les hyperthyroïdies, rencontrées dans 2 % des cas. Il existe également des anomalies morphologiques au rang desquelles on compte les nodules, qui concernent environ 20 % de la population et les goitres, relativement fréquents, puisqu’on les observe dans 10 % des cas. Dans chacune de ces pathologies, le sex-ratio est déséquilibré car on retrouve un plus grand nombre de cas dans la population féminine. Les cancers de la thyroïde sont plutôt rares ; ils ne représentent que 1 à 2 % des cancers recensés en France (en comparaison, le cancer du sein représente 33 % des cas de cancers chez la femme, celui de la prostate 24 % chez l’homme, données Panorama...