Les professionnels des soins à domicile rencontrent des situations de plus en plus complexes. Situations qui nécessitent parfois l’intervention d’équipes mobiles « expertes » en gériatrie, psychiatrie ou soins palliatifs par exemple. Ces rencontres, au domicile du patient, entre équipe de proximité et équipe « tiers extérieur » ne vont pas sans souligner des enjeux éthiques. La visée de ces équipes n’est pas de faire « à la place » mais « d’apprendre à faire » dans une alliance de compétences en mobilisant une capacité réfl exive collective. Ce qui implique le développement de pratiques bienveillantes entre les diff érents professionnels pour accompagner les équipes de proximité vers une évolution de leurs compétences. L’objectif est de répondre au mieux aux problématiques posées par la situation de la personne malade dans son environnement.

Dans les cas complexes, le risque peut être de normaliser ou de simplifier les approches sans prendre en compte la singularité du moment, et le contexte dans lequel les personnes soignées et les professionnels évoluent, notamment à domicile.

Il ne s’agit pas non plus d’une entente entre équipes qui décideraient entre elles, dans un consensus occultant les besoins et les désirs du patient et de ses proches. Il importe de ne pas nuire à la personne malade. Qui décide de ce qui est bon pour elle ? En soins palliatifs par exemple, il est aussi question du sens que chacun donne à sa vie à travers son projet de soins.

À domicile, les réponses sont souvent attendues dans une certaine immédiateté, qui peut inciter aux réponses « toutes faites » alors qu’une pratique réfl exive collective nécessite davantage de temps pour donner sens à l’action.

Ces modalités d’intervention qui mêlent différentes équipes sont une richesse mais appellent à la vigilance pour ouvrir la voie à une éthique de la discussion induisant parfois un rôle de médiateur de ces équipes tiers entre la famille et les professionnels.