New York, 1883. Pickpocket de talent vivotant de son art délictueux depuis ses 11 ans, Una, désormais jeune adulte, tente de vivre de ses larcins à répétition sous le joug d’une receleuse à poigne, et entourée de relations jamais très fiables. Un soir, un malheureux concours de circonstances la fait basculer du mauvais côté, et Una se retrouve au poste de police. Accusée à tort d’un crime, acculée et sans le sou, elle décide alors de se planquer dans l’école d’infirmières de l’hôpital Bellevue, en pleine réinvention du métier. Endurcie par ses années dans le ghetto, Una affronte les corps blessés sans appréhension, apprend les grands principes de la médecine et du soin. Jusqu’à sauver sa peau ? Dans ce livre divertissant de 535 pages, qu’on engloutit très vite grâce à la plume facile et déliée de l’autrice, les lecteurs plongent dans l’univers de la médecine du XIXe siècle, ses défis de l’époque et les conditions de travail d’un milieu qui brasse plusieurs classes sociales. Un roman reposant sur une base historique puisque l’hôpital Bellevue de New York, qui existe réellement, a vraiment fondé la première école d’infirmières du pays (en 1873), basée sur les principes de la pionnière, Florence Nightingale. Cette Britannique a su valoriser la profession là où les « nurses » n’étaient jusqu’alors considérées que comme ignorantes et peu qualifiées. Le sujet des balbutiements du métier n’a pas été choisi au hasard par Amanda Skenandore, puisque l’autrice est elle-même infirmière dans un service de soins palliatifs. Elle signe ici son quatrième roman, et le deuxième rendant hommage à sa profession.
À l’ombre de l’infirmière, d’Amanda Skenandore, éditions Faubourg Marigny