Les gens ne comprennent pas forcément ce que sont les soins palliatifs parce qu’on ne parle pas assez de la fin de vie. » Infirmier coordinateur, Elie Fabre dresse ce triste constat au début de ce poignant et délicat reportage en immersion dans la maison médicale Jeanne Garnier, le plus grand centre de soins palliatifs d’Europe, où il travaille.
Figure d’exception par sa taille et son organisation, cet établissement parisien compte 81 lits répartis en six unités, animé par 182 professionnels de santé et 90 bénévoles. Un endroit qui s’attache à donner aux soins palliatifs tout leur sens. Soignants et membres de la société civile se relaient au chevet de ces patients dont le temps moyen de séjour ne dépasse souvent pas une semaine. Certains ont accepté de s’exprimer face caméra, comme cette vieille dame qui s’amuse de « cette dégringolade qui fait partie du chemin de la vie ».
D’autres ne partagent avec leurs visiteurs que des échanges silencieux, suspendus à leurs simples souffles. Grâce à cette approche différente du soin, le lien aux patients semble plus fort. Art-thérapeute, musicothérapeute, socio-esthéticienne complètent l’accompagnement.
Avec une grande attention à la gestion de la douleur, essentielle, pour vivre pleinement jusqu’au bout. Comme le dit une bénévole : « Tant qu’on n’est pas mort, on est vivant donc j’accompagne les vivants. » Cette approche humaine reste une exception dans notre pays : la France ne compte que 171 unités de soins palliatifs, avec une répartition inégale sur le territoire, laissant 21 départements totalement dépourvus de cette prise en charge essentielle.
Ici et maintenant - Au cœur d’une unité de soins palliatifs, un film de Rebecca Fitoussi réalisé par Adrien Benoliel, à voir sur la plateforme publicsenat.fr