L'infirmière n° 053 du 01/02/2025

 

Livre

CULTURE

Justine Charlet  

« Infirmière je suis, infirmière je reste. » Début 2017, au centre hospitalier régional (CHR) de Metz où elle vit et exerce ce métier qui la passionne, Audrey Baskovec passe de l’autre côté du miroir en apprenant que la grosseur qu’elle a au sein est un cancer. Un uppercut pour cette soignante qui, la vocation chevillée au corps, va s’appuyer sur son métier et toutes ses satisfactions pour combattre la maladie. Avant de parler de son parcours de soins, l’infirmière revient sur les moments marquants de sa vie professionnelle, son dévouement aux urgences pendant cinq ans, les violences verbales et physiques à l’égard du personnel soignant, son expérience d’infirmière libérale et ses contraintes administratives. Dans chacun de ses récits, Audrey Baskovec n’oublie jamais de prendre de la hauteur, confrontant sa réalité vécue du terrain avec les décisions politiques, soulignant l’inconfort d’un secteur pour réaliser son travail dans de bonnes conditions. Données statistiques à l’appui, apportant parfois à son témoignage une dimension de tribune pour défendre le service public qu’est le soin, Audrey Baskovec dissèque la situation de notre système de santé, tout en y mêlant l’épreuve douloureuse de sa maladie. Actrice de sa santé certes, « incapable de rester de l’autre côté de la barrière », elle raconte aussi le retour au travail au moment du Covid-19 et ne mâche pas ses mots sur le « traitement de la crise sanitaire » qui a amoindri sa confiance dans les instances gouvernementales et a marqué le début de son engagement dans le collectif Santé en danger, puis d’autres associations. Facile d’accès, un livre de combat, professionnel et personnel, appelant à préserver l’hôpital public.

De soignante, je suis un jour devenue patiente, un livre d’Audrey Baskovec (Éditions de L’Observatoire)