L'infirmière n° 053 du 01/02/2025

 

DOSSIER

INTRODUCTION

Maïtena Teknetzian*   Pr Jérôme Desramé**  


*docteure en pharmacie, enseignante en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi)
**oncologue digestif à l’hôpital Jean Mermoz (Lyon)

Avec l’alopécie, les nausées et vomissements font partie des effets indésirables les plus redoutés des patients traités par chimiothérapie. Ils restent pourtant insuffisamment pris en charge alors qu’une prévention correcte peut améliorer leur qualité de vie et contribuer au succès du traitement anticancéreux. Il faut, pour cela, bien connaître la pathogenèse et assurer une surveillance adaptée.

La pathologie

Description

On distingue quatre types de nausées et vomissements induits par les traitements anticancéreux (NVITAC) :

- anticipés, ils sont liés à l’anxiété et surviennent avant même l’administration de la chimiothérapie, typiquement le matin de la cure de chimiothérapie, sur le trajet pour se rendre à l’hôpital jusqu’à l’arrivée dans le service ;

- aigus, se produisant dans les 24 premières heures après l’administration de la chimiothérapie, c’est-à-dire le premier jour (J1) ;

- retardés, survenant au-delà des 24 premières heures, dans les jours suivant l’administration de la chimiothérapie, avec un pic de fréquence entre le deuxième et le troisième jour (J2 et J3) ;

- réfractaires, survenant en dépit d’une prophylaxie antiémétique bien menée.

Les facteurs de risque

La fréquence des NVITAC dépend du potentiel émétisant des anticancéreux et de facteurs individuels.

Ceux liés à la chimiothérapie

On classe les molécules de chimiothérapie selon quatre niveaux de risque émétisant :

- hautement émétisant : il s’agit de molécules responsables de vomissement dans plus de 90 % des cas (sans couverture antiémétique), comme le cisplatine ou le méthotrexate...