Infirmière libérale à Tarbes (Ariège), Carole Lahens est aussi réserviste opérationnelle au service de santé des armées. Elle est par ailleurs la première infirmière - et encore l’une des rares - à avoir été élue, en 2019, à la tête d’une CPTS où elle s’est imposée par l’action.
Qu’est-ce qui vous définirait le mieux ?
Ce qui définirait le mieux la femme moderne que je suis, c’est l’engagement et le volontarisme, valeurs qui évoquent l’action. J’ajouterais le bon sens et le pragmatisme, deux qualités avec lesquelles on peut tout faire. L’engagement permet de constituer un réseau local assez complet et un ancrage efficient qui fait gagner du temps et de l’énergie. De fédérer aussi, bien argumenter, convaincre. J’aime cette notion d’action, le seul mot que je respecte, et c’est ce qui manque un peu. Nous sommes des acteurs de terrain, entrepreneurs de la santé - à l’armée, en temps de crise, on dirait « commandos de la santé » -, et nous avons la notion du temps contraint, dans un monde qui bouge vite. Alors que des populations se dégradent facilement, un programme de prévention qui n’est pas mené à bout en moins de trois ans est obsolète. Cet enjeu, fondamental pour les acteurs de ville et de domicile, demande de créer des synergies mais aussi de pouvoir convaincre les décideurs d’aller plus vite, et pas forcément avec plus de moyens.
La communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) à la tête de laquelle vous êtes est-elle un bon outil ?
Les CPTS, dont on sait maintenant qu’elles sont des structures de coordination, sont remises en question parce qu’elles seraient coûteuses et peu efficaces. Nous avons eu la chance d’en fonder une dès 2019, sur le bassin de Tarbes (83 000 habitants, 800 professionnels). C’est la première fois qu’une loi donne 100 % de latitude aux acteurs de terrain ! Je co-préside cette CPTS avec un médecin généraliste et, ici, nous en avons fait un très bel outil. Un bon acteur de santé qui veut agir sait s’entourer ; c’est ce qui rend notre structure agile et...