OBJECTIF SOINS n° 0290 du 08/12/2022

 

ACTUALITÉS

Face à la « situation alarmante de la psychiatrie publique », les psychiatres hospitaliers se mobilisent pour réclamer plus de moyens. Après la pédiatrie et les urgences, c’est donc au tour de la psychiatrie de tirer la sonnette d’alarme pour faire la lumière sur le « délabrement » du secteur public, qui souffre de l’« abandon » de l’État. Les 4 syndicats qui ont appelé à la grève et à des manifestations le 29 novembre dernier évoquent le manque de lits d’hospitalisation complète, la fermeture de centres médico-psychologiques, la pénurie d’effectifs de médecins et d’infirmiers. Une situation alarmante qui a conduit Dominique Simonnot, la Contrôleuse des lieux de privation de liberté, à signaler dans plusieurs rapports sur des établissements des « dysfonctionnements graves portant atteinte à la dignité des patients et à leurs droits fondamentaux ». Pour le psychiatre Norbert Skurnik, président de l'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp), « Rien qu'en Ile-de-France, 60 000 à 70 000 personnes, dont au moins 60 % sont des malades mentaux, errent en dehors de toute institution et de tout domicile ». Selon lui, la profession n’attire plus les jeunes médecins, alors que le plan gouvernemental de création de 800 postes dans les CMP est, selon la profession, insuffisant.

Libération, 29 novembre 2022

https://www.liberation.fr/societe/sante/hopital-public-la-psychiatrie-aussi-se-mobilise-contre-le-delabrement-du-secteur-20221129_DXM4SKDLOJFAHA2OFF7ISYWNQY/

Notre système de santé représente 8 % des gaz à effet de serre en France, plus que le trafic aérien. Plus de la moitié de ces émissions sont le fait des achats de médicaments et de dispositifs médicaux. D’après l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), les établissements de santé génèrent 700 000 tonnes de déchets et jusqu’à 1 200 litres d’eau par patient hospitalisé et par jour. Localement, des hôpitaux et des Ehpad lancent des initiatives pour réduire leur consommation d’énergie. « Chacun de ces projets illustre le souci des professionnels de retrouver le sens premier de leur mission, prévenir et soigner, sans que leurs pratiques ne contribuent à la dégradation de l’environnement. Loin d’être ressentie comme une contrainte, cette démarche est avant tout synonyme d’attractivité et de cohésion des équipes. Il faut l’encourager et passer d’actions éparses à une politique globale de transformation alignée sur l’accord de Paris », écrivent les auteurs, Arnaud Robinet et Patrick Pessaux, respectivement président de la FHF et président de son Collectif écoresponsabilité en santé et de son comité Transition écologique en santé. Ils plaident pour l’intégration de l’écoresponsabilité dans le fonctionnement des établissements publics de santé, en respectant l’esprit des lois Elan (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique), Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire), Climat-résilience, EGalim (pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable) ou encore LOM (loi d'orientation des mobilités). Reste que, pour mener à bien leur transformation écologique, les établissements auraient besoin d’un soutien, par exemple en leur étendant le « fonds vert » créé par le gouvernement pour les collectivités.

Le Monde, 27 novembre 2022

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/27/la-france-ne-sera-pas-une-nation-verte-tant-que-son-systeme-de-sante-ne-sera-pas-durable_6151848_3232.html

Pour la première fois, Le Point s’est vu interdire l’accès au PMSI (programme de médicalisation des systèmes d'information), les données des établissements de soins sur lesquelles le magazine s’appuie pour établir son palmarès annuel des hôpitaux et des cliniques. « De la greffe d'organe à la moindre vésicule opérée sur le territoire, cette gigantesque base de données contient les dossiers anonymes des 28 millions de patients hospitalisés chaque année. Un outil indispensable pour décrypter l'activité, bonne ou mauvaise, des établissements de soins publics et privés. » En cause : le refus du Comité éthique et scientifique pour les recherches, les études et les évaluations dans le domaine de la santé (Cesrees), qui a reçu l’aval de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), organisme qui donnait son autorisation depuis plus de 20 ans. Pour la rédaction du Point, cela porte un nom : la censure.

Le Point, 17 novembre 2022

https://www.lepoint.fr/societe/palmares-des-hopitaux-histoire-d-une-censure-17-11-2022-2498178_23.php