Depuis quelque temps, nous voyons circuler, sur les réseaux sociaux, des controverses quant à la formation des étudiants en sciences infirmières et des critiques sur les compétences des formateurs en instituts. Nombreux sont ceux qui imaginent encore le métier de formateur à la lumière des « monitrices » qu’ils ont pu rencontrer.
Cependant, cette période est révolue et les idées reçues n’ont pas lieu d’être. Les exigences quant aux compétences nécessaires pour initier l’apprenance(1) ont bien changé, tout comme les générations d’adultes en formation.
La professionnalisation des étudiants en santé révèle « un clivage entre échelles d’observation, selon que l’on soit le bénéficiaire, intervenant, tuteur et/ou concepteur »(1) de la didactique pédagogique.
Comme le montrent les travaux du Cefiec(2), depuis l’universitarisation des études en sciences infirmières, les postures du formateur sont plurielles et leur mutation se poursuit. Elles exigent des compétences et des visions singulières de l’ingénierie pédagogique.
Ce dossier, consacré à la question de la didactique et de l’ingénierie, nous conduit à mener une réflexion sur les conceptions et pratiques pédagogiques des professionnels de la formation à développer, pour former les soignants réflexifs, partenaires incontournables du système de santé de demain.
1. Philippe Carré. Pourquoi et comment les adultes apprennent. De la formation à l’apprenance. Dunod, 2020.
2. Isabelle Bayle, Marielle Boissart (dir.), Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec). Livre blanc, 2023.