VIH : un vaccin d'ici cinq ans ?
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RECHERCHE → Récemment «nobellisé» pour sa découverte du virus du sida il y a plus de vingt ans, le professeur Luc Montagnier a déclaré à la presse qu'il croyait à la mise au point d'un vaccin thérapeutique pour traiter le VIH « dans les cinq années à venir ».
Année 1983 : un laboratoire de l'Institut Pasteur de Paris vient d'isoler le virus responsable du sida. Une vingtaine d'années plus tard et une multitude de publications à la clé, ses co-découvreurs, les Prs Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi sont récompensés par le prix Nobel de médecine. Mais depuis son isolement et au fur et à mesure des découvertes le concernant, le virus de l'immuno-déficience humaine n'a jamais cessé de nourrir l'esprit des chercheurs qui cherchent à en comprendre les moindres mécanismes pour élaborer des thérapeutiques performantes.
De nouveaux espoirs
Si, pour l'instant, les médicaments sont capables d'entraver la progression de la maladie, les scientifiques n'ont pas encore réussi à produire un vaccin. Mais cela ne saurait tarder, selon le Pr Montagnier : lors de son arrivée à Stockholm début décembre pour recevoir son prix, il a en effet déclaré à quelques journalistes présents qu'il croyait à la mise au point d'un vaccin - thérapeutique - pour traiter le VIH dans les cinq années à venir. Rappelons que la vaccination thérapeutique ou immuno-thérapie consiste à stimuler le système immunitaire d'un patient déjà malade pour qu'il s'attaque plus efficacement aux cellules infectées. Dans le cas du virus du sida, toute la difficulté réside dans le fait que le VIH s'attaque directement aux cellules censées défendre l'organisme. Un vaccin préventif, lui, vise essentiellement à protéger contre une pathologie donnée : dans le cas du sida, le chemin à parcourir reste long.
Pourtant, la stratégie thérapeutique de lutte contre le virus du sida s'est considérablement améliorée au fur et à mesure des découvertes liées au mode de fonctionnement du virus. Les tri-thérapies, combinant divers agents rétro-viraux, ont permis de mieux lutter contre le VIH. Mais certains cas de résistance ont été constatés. Et puis ces tri-thérapies, extrêmement coûteuses, demeurent inaccessibles aux malades des pays du Sud. Aussi, l'annonce d'un vaccin, thérapeutique dans un premier temps, a permis de lever de nouveaux espoirs.