Une organisation hospitalière revisitée - Objectif Soins & Management n° 174 du 01/03/2009 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 174 du 01/03/2009

 

Actualités

LES PÔLES DANS HPST → Selon la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS), les pôles vont voir leurs rôles renforcés au fil de la mise en oeuvre de la loi HPST.

Créés par les ordonnances de 2005, les pôles hospitaliers ont effectivement été installés dans 81 % des hôpitaux publics, révèle une enquête de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS), dévoilée à l'occasion des rencontres du management des pôles qui ont été organisées par la Fédération hospitalière de France (FHF) le 3 février dernier. Il ressort en outre que le découpage en pôles n'est pas toujours fondé sur une logique médicale mais plus fréquemment en fonction de critères géographiques ou d'affinités entre praticiens. Dès le début des années 1990, le ministère de la Santé avait commencé à parler d'une organisation en pôles, rappelle Claude Évin, président de la FHF. Selon lui, l'organisation en services «balkanisait» les hôpitaux. Aujourd'hui, dit-il, il faut veiller « à ce que les pôles ne deviennent pas une autre forme de balkanisation ».

Décloisonnement impératif

On manque encore de recul pour mesurer l'impact de l'organisation en pôles sur la qualité de la prise en charge des patients. Quoi qu'il en soit, les pôles vont être amenés à évoluer au travers de la mise en oeuvre de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). En effet, la loi dite Bachelot vise à moderniser le système de santé et à « garantir un meilleur accès à des soins de qualité pour chacun, partout sur le territoire », rappelle Annie Podeur, directrice de la DHOS. Et d'ajouter que le texte législatif rend « impératif le décloisonnement pour fluidifier le parcours du patient », obligation à mettre au crédit des pôles qui visaient déjà ce décloisonnement.

Pour la directrice de la DHOS, la loi HPST va en outre renforcer le rôle des chefs de pôle, notamment au sein du directoire où ils devront se poser en « facilitateurs d'échanges médico-administratifs ». Si elle remarque qu'il ne sera pas demandé aux chefs de pôle « d'être champions du contrôle de gestion », elle insiste sur « l'exigence accrue dans la recherche de performance et de l'optimisation » par la loi HPST. Dans cet objectif, une « démarche d'accompagnement sera mise en place dès promulgation de la loi ».

Mettre en place les comptes de résultats

Des compétences de managers seront d'ailleurs d'autant plus attendues chez les chefs de pôle qu'ils devront mobiliser leurs équipes pour parvenir à l'efficience. « Dans le cas où des pôles ne seraient pas rentables, l'équilibre se fera naturellement entre pôles au sein de l'établissement », indique Yannick le Guen, de la sous-direction de la qualité et du fonctionnement des établissements de santé à la DHOS. Cela étant, relève-t-il, s'il est observé par exemple que tous les pôles mère-enfant sont déficitaires, alors le ministère de la Santé aura à s'interroger sur le niveau de la tarification. En outre, selon lui, les directeurs d'hôpitaux seront « mieux armés » s'ils connaissent précisément les résultats de chacun de leurs pôles. C'est la raison pour laquelle Denis Debrosse, conseiller à la DHOS, souhaite que les pôles mettent en place leurs comptes de résultats. Et de conclure : « S'il y a déficit, on ne peut s'en sortir qu'avec implication des équipes médicales. »