Observatoire européen du cancer - Objectif Soins & Management n° 176 du 01/05/2009 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 176 du 01/05/2009

 

Actualités

ZOOM → Le Cancéropôle Lyon-Rhône-Alpes-Auvergne et le Centre international de recherche sur le cancer ont ouvert l'Observatoire européen du cancer, un site Internet () qui unifie les bases de données existantes.

Rien de nouveau ? Sur le fond, peut-être, mais sur la forme et l'usage qui peut en être fait, c'est un grand pas ! C'est à partir de données existantes que fonctionne l'Observatoire européen du cancer (OEC), nouveau site Internet créé conjointement par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et le Cancéropôle Lyon-Rhône-Alpes-Auvergne (Clara), avec l'aide financière de la communauté urbaine de Lyon et du conseil général du Rhône.

Des données enfin accessibles

Mais c'est un service inédit que propose ledit observatoire : rendre accessibles et comparables des données qui ne l'étaient pas jusqu'à présent, à l'échelle des 27 pays de l'Europe, sur l'incidence et la mortalité d'une vingtaine de tumeurs*.

Cette nouvelle plateforme de bases de données prend ses sources dans les réseaux de surveillance et les registres des cancers. Les données sur l'incidence des cancers sont issues des registres des cancers de tous les pays européens, via le Circ, tandis que celles sur la mortalité proviennent des offices nationaux de mortalité, via l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pour le grand public, les professionnels et les décideurs

L'observatoire, bilingue français et anglais, a pour but de compiler intelligemment les données pour les rendre aptes à la comparaison et donc à l'analyse. « Ces données existent par ailleurs, mais c'est la première fois qu'on les présente de façon homogénéisée. L'Observatoire permet, pour chacun des vingt cas de cancers, de faire des comparaisons entre pays. Les résultats peuvent être obtenus sous différentes formes : graphique, camembert, export sous PDF... », explique Peter Pauwels, délégué général du Clara. La recherche peut être effectuée selon divers critères - type de cancer, âge, pays... L'observatoire se veut donc accessible au grand public, demandeur d'une information de plus en plus pertinente et complète, mais aussi aux professionnels de santé, universitaires, chercheurs, industriels et aux décideurs, publics et privés, dont l'action repose sur la bonne compréhension et/ou appréhension de l'évolution des cancers.

Le site offre plusieurs niveaux de lecture : les fiches cancers, des analyses pour identifier les tendances et faire des projections, des informations sur l'épidémiologie.

Mis à jour régulièrement, il devrait aussi s'enrichir, avec le temps, de nouveaux services, comme le précise Peter Pauwels : « Petit à petit, nous publierons certainement des commentaires plus aigus, par exemple sur le dépistage. » La traduction en d'autres langues est déjà envisagée.

*Col de l'utérus, côlon et rectum, corps utérin, estomac, foie, larynx, leucémie, lèvre bouche pharynx, lymphome malin non hodgkinien, mélanome de la peau, ovaire, pancréas, poumon, prostate, rein, sein, tous les cancers sauf ceux de la peau non mélanomes, vessie et oesophage.

Le Circ

Le CIRC, installé à Lyon, fait partie de l'OMS. Il a été créé en 1965 et compte aujourd'hui parmi ses membres une vingtaine de pays. Il a pour but de rechercher les causes du cancer et de proposer des mesures de prévention. Il poursuit quatre objectifs principaux : la surveillance de l'incidence globale du cancer, l'identification des causes du cancer, l'élucidation des mécanismes de la cancérogenèse et le développement de stratégies scientifiques de lutte contre la maladie. Le Circ emploie quelque 200 personnes à Lyon où sont accueillis chaque année 600 chercheurs et stagiaires en moyenne. Son budget ordinaire 2008-2009 est de 44 751 000 dollars.

Le Clara

Le Cancéropôle Lyon-Rhône-Alpes-Auvergne est né du plan cancer, en 2003. Sa vocation est de coordonner les compétences et les infrastructures interrégionales pour favoriser le transfert des connaissances vers les patients et valoriser la recherche sur le plan économique. Il rassemble un réseau de 130 équipes académiques, 80 équipes cliniques et une soixantaine d'industriels, et dispose d'un budget global de 100 millions d'euros. Il est structuré autour de sept plateformes, dont la plateforme épidémiologie et cancer, du Circ.