Un «Grenelle des ondes» sous haute tension - Objectif Soins & Management n° 176 du 01/05/2009 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 176 du 01/05/2009

 

Actualités

ANTENNE-RELAIS ET SANTÉ → Quinze ans qu'il fait partie de notre vie, et une question reste toujours en suspens : le téléphone portable est-il nocif pour la santé ? C'est pour tenter de répondre à ces questions que le gouvernement s'est réuni le 23 avril dernier pour lancer le «Grenelle des ondes».

Autour de cette table ronde, officiellement baptisée «Radio fréquences, santé et environnement», se sont réunis les ministres concernés (Santé, Écologie et Économie numérique), mais aussi les opérateurs, les associations de consommateurs et les écologistes.

D'emblée, le Grenelle n'a pas fait l'unanimité du côté des associations qui ont reproché « une méthode de travail floue », et ont aussi regretté l'absence des scientifiques qui auraient dû, selon elle, se prononcer sur l'incertitude qui ressort des études.

« Pas assez de recul »

Au 31 décembre 2008, la France comptait plus de 58 millions de clients au service de la téléphonie mobile. Une étude a été lancée il y a dix ans dans treize pays ; mais, à ce jour, aucune certitude n'est apparue. Risques de tumeurs au cerveau, pour les études anglaises et scandinaves ; pour les autres, au mieux, aucun danger. Au pire... on ne sait pas. « Pas assez de recul », d'après les scientifiques. Les associations comme Robin des Toits ont dénoncé l'absence de certitudes sur l'innocuité des ondes électromagnétiques et réclamé l'application du principe de précaution. Leur principale revendication ? L'adoption d'une limitation des émissions à 0,6 volt par mètre contre 41 et 61 volts par mètre selon les fréquences. « Tous les sujets sont ouverts », a tenu à préciser Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'écologie. Selon elle, il a même été évoqué la possibilité de suspendre l'implantation de nouvelles antennes en attendant le résultat de l'étude de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement (Afsset) sur l'impact des antennes et des téléphones portables, attendue pour septembre.

Des antennes démontées

Ce «Grenelle» a ainsi répondu au voeu exprimé par le Premier ministre François Fillon après les condamnations de Bouygues Telecom et SFR à démonter des antennes que certains accusent de provoquer des maux de tête et d'autres problèmes articulaires. Et, plus récemment, le 20 avril dernier, une vingtaine d'habitants de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) ont déposé une plainte collective contre Orange pour «trouble anormal du voisinage» en exigeant le démontage de trois antennes-relais.

Une dangerosité certaine pour les enfants

Selon la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, ces antennes-relais sont moins dangereuses que les téléphones portables, que les médecins recommandent d'utiliser avec parcimonie. Pour Jeannine Le Calvez, de l'association Priartem, un point de convergence tout de même : chacun s'accorde sur les dangers pour les enfants. Roselyne Bachelot a soulevé la possibilité d'interdire la commercialisation des portables pour les moins de 6 ans, ainsi que d'encadrer leur utilisation pour les moins de 12 ans (avec oreillette intégrée). Théoriquement, ce Grenelle doit se terminer le 25 mai prochain. Trois réunions sont prévues d'ici-là, mais le gouvernement a annoncé qu'il pourrait y en avoir davantage si besoin.

GRAND PARIS

«Vallée des biotechnologies» ?

Un des objectifs du plan de développement de l'Île-de-France présenté fin avril par le président de la République est de « fédérer l'environnement académique et industriel au sud de la capitale ». Cette «vallée» comprendra notamment un nouveau pôle de lutte contre le cancer «Cancer Campus» (Villejuif, Val-de-Marne). Le projet du Grand Paris prévoit aussi de transformer le plateau de Saclay (Essonne) en « une des plus importantes plateformes scientifiques et technologiques au monde », notamment dans le secteur biomédical.

APM