Grippe A : sommes-nous prêts ? - Objectif Soins & Management n° 178 du 01/08/2009 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 178 du 01/08/2009

 

Actualités

ALERTE → Le 28 septembre, la France devra être dans les starting-blocks. C'est en substance le sens de la circulaire rédigée par les ministres de l'Intérieur et de la Santé à propos de la grippe A. Dès cette date, les préfets devront être en mesure de déclencher, le plan de vaccination contre la maladie, si les experts l'estiment nécessaire.

Les premières doses de vaccins sont arrivées. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a confirmé que la France « disposera de plusieurs millions de doses à la mi-octobre, au moment où les autorisations de mise sur le marché (AMM) seront délivrées », même si ce dernier point n'est pas certain (ces AMM sont délivrées uniquement si les tests d'efficacité et de sécurité sont probants).

Le plan de vaccination prévoit la mise en place d'au moins trois centres de vaccination par département et des équipes mobiles capables de se déplacer dans les établissements scolaires. En revanche, la question « qui sera vacciné ? » n'est pas encore tranchée. La définition des personnes prioritaires « est en cours », précise la circulaire. La vaccination sera gratuite mais pas obligatoire. Tout le monde pourra la demander, et ce, pendant quatre mois.

À charge désormais pour les quatre fournisseurs de vaccins sélectionnés par le gouvernement (laboratoires), de livrer leur production en temps et en heure puis « de manière échelonnée tout au long de l'automne et du début de l'hiver ».

Un vaccin en deux doses

Le plan, qui se déroulera parallèlement à la campagne d'immunisation contre la grippe saisonnière, prévoit une vaccination en deux doses pour la grande majorité de la population. Ces doses devront provenir du même laboratoire.

Des centres de vaccination seront spécialement créés et installés dans des gymnases et des salles polyvalentes et non dans des établissements de santé, pour ne pas gêner leur fonctionnement. Les personnels de santé hospitaliers seront vaccinés sur leur lieu de travail. Il y aura un centre pour au maximum 100 000 habitants. Chaque centre disposera d'au moins une équipe de vaccination, avec trois agents «vaccinateurs» et un médecin ou un infirmier. Chaque équipe devra être en mesure de vacciner environ 15 000 personnes sur quatre mois. Des centres «de grande capacité» pourront assurer la vaccination complète de près de 100 000 personnes.

Les préfets devront d'ailleurs recenser tous les personnels habilités à vacciner : médecins, internes en médecine, infirmiers... Le recrutement se fera sur la base du volontariat et les personnels de santé seront rémunérés.

Reste à connaître les «gestes barrières», ceux qui permettront de ne pas propager le virus H1N1. Le gouvernement a ainsi lancé une nouvelle campagne de communication et de prévention contre la grippe A. Des détails de la vie de tous les jours, mais qui pourraient bien, l'hiver venu, devenir de vrais signes de ralliement : se laver les mains plusieurs fois par jour, se moucher dans des mouchoirs en papier, éternuer ou tousser dans un mouchoir ou dans le creux de la manche... Roselyne Bachelot a dévoilé l'ampleur de la campagne sous le titre Stop aux virus de la grippe. Des spots sur la grippe A sont diffusés quatre fois par jour à la radio et à la télévision.

Cette campagne de prévention intervient au lendemain de l'annonce d'un nouveau décès lié à la grippe A en France. Il s'agit d'une femme de 56 ans, vivant dans un foyer pour adultes handicapés de Mont-de-Marsan (Landes) et qui présentait «plusieurs pathologies chroniques» selon la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass). Il s'agit du 2e cas mortel en France métropolitaine, le 13e si on prend en compte ceux enregistrés en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à la Réunion en date du 31 août.

À L'HÔPITAL

Nanotechnologies

Les ingénieurs hospitaliers de France (IHF) se sont réunis mi-juin à Rungis pour leurs 49es journées d'étude et de formation. Le thème cette année était consacré aux nanotechnologies, de plus en plus présents dans le domaine sanitaire mais dont les risques sur la santé ne sont pas vraiment connus. Généralement au premier plan en ce qui concerne l'innovation à l'hôpital, les IHF se sont donc logiquement interrogés sur la percée de ces technologies et leur impact sur la santé. Ils ont ainsi développé cette thématique sous l'angle environnemental et réglementaire, car ces nouvelles technologies amènent également des référentiels spécifiques. Anne-Lise Favier