De quoi en être malade - Objectif Soins & Management n° 179 du 01/10/2009 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 179 du 01/10/2009

 

Éditorial

le déficit du régime général attendra 24 milliards d'euros à la fin de 2009, dont plus de 8 milliards pour les retraites. Selon les économistes, on pourrait atteindre la centaine de milliers d'euros de déficit dans les trois années à venir. Et il ne faut pas compter sur une masse salariale malade de la crise pour augmenter les recettes. Des propositions émergent pour traiter le mal : augmentation de deux euros du forfait hospitalier, baisse du taux de remboursement de certains médicaments de 35 à 15 %, contrôle accru des arrêts de travail, limitation des prescriptions médicales... Des «mesurettes» pour ceux qui préconisent des remèdes plus offensifs comme les retraites payées par des fonds privés ou des fonds de pension à l'instar de ce qui se fait en Angleterre. À l'heure où les baby-boomers sont de plus en plus nombreux à cesser leur activité, c'est tout le mécanisme de solidarité sur lequel repose notre système français qui risque d'être remis en cause. Pourtant, outre-Manche, pas de quoi pavoiser : 11 % des personnes qui ont dépassé 65 ans doivent toujours travailler. Les retraités anglais sont parmi les plus pauvres d'Europe. Seule la Suède* n'est pas malade de ses pensionnés. La retraite suédoise dépend du montant des cotisations et, entre autres, de la croissance économique : si le pays s'enrichit, tout le monde en bénéficie, y compris les retraités. De quoi en être malade... de jalousie !

*La lettre du Conseil d'orientation des retraités ().