LMD, une réforme symbolique mais coûteuse - Objectif Soins & Management n° 179 du 01/10/2009 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 179 du 01/10/2009

 

Actualités

PASSAGE AU SYSTÈME → Jusque-là, les infirmières ne disposaient que d'une reconnaissance de leur diplôme à bac+2. Une discrimination contre laquelle elles se sont beaucoup battues ces dernières années. À partir de 2012, elles auront le niveau licence.

Un milliard d'euros, c'est le coût relatif au passage des infirmières françaises dans le système LMD (licence, master, doctorat). C'est en tout cas le chiffre annoncé par Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, lors de sa visite à l'institut de formation des infirmières de l'hôpital Diaconesses à Paris, le 7 septembre dernier. Reconnaître aux infirmières le niveau licence implique un certain nombre de réformes de taille : il faut prévoir des masters et des doctorats accessibles aux infirmières qui souhaiteraient poursuivre des études universitaires - Roselyne Bachelot vient d'ailleurs d'annoncer des programmes de recherche en soins infirmiers -, il faut aussi former les formateurs en conséquence et surtout améliorer la rémunération des infirmières hospitalières. Ces dernières doivent en effet avoir la possibilité de basculer de la catégorie B à la catégorie A, surcoût pour les établissements hospitaliers difficile à chiffrer à ce stade dans la mesure où le ministère de la Santé travaille actuellement à la revalorisation de la catégorie B et où Roselyne Bachelot fait le pari que des infirmières vont vouloir rester dans cette catégorie pour échapper aux contraintes et responsabilités dévolues aux fonctionnaires de la catégorie A.

Des négociations houleuses

Des négociations statutaires et salariales entamées en juin dernier avenue de Ségur avec les huit organisations représentatives de la fonction publique hospitalière devraient aboutir, selon le calendrier initial, début 2010. Mais à en croire ces syndicats, rien n'est gagné. En effet, il ressort des premières réunions que l'objectif de ces négociations est de transposer les grilles de la catégorie B négociées dans la fonction publique d'État à la fonction publique hospitalière. Pour Sud Santé-Sociaux, « au lieu d'une refonte générale, il s'agit seulement d'un replâtrage qui rallonge les déroulements de carrière ». Selon le syndicat, « si les débuts de carrière sont légèrement réévalués, la durée de carrière se trouve sensiblement rallongée et peu de professionnels arriveront au dernier échelon de la nouvelle grille ». De plus, explique de son côté la CGT, la bascule des infirmières dans la catégorie A pourrait se traduire par un changement de statut : elles disparaîtraient de la »catégorie active« avec un droit à la retraite à 55 ans pour basculer dans la catégorie dite «sédentaire» avec un droit à la retraite à partir de 60 ans. Ce que les syndicats, dans l'état actuel des choses, ne sont pas prêts à accepter. Si tant est que les négociations aboutissent dans les prochains mois, la dynamique ne s'arrêtera pas là puisque la ministre de la Santé prévoit une extension progressive de la réforme aux autres professions paramédicales à l'horizon 2012, année où la première promotion d'infirmières acquerra son niveau licence.

Musée de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Hôtel de Miramion - 47, quai de la Tournelle - 75005 Paris. Site :

EXPOSITION

L'humanisation de l'hôpital

Du 21 octobre au 20 juin, n'hésitez pas à vous rendre au musée de l'AP-HP pour visiter cette exposition sur le thème de L'humanisation de l'hôpital : mode d'emploi. Le 5 décembre 1958, la première circulaire « relative à l'humanisation des hôpitaux » marquait une étape nouvelle dans le processus d'adaptation de l'hôpital aux évolutions de la société. En 5 parties (hier/aujourd'hui ; vers un hôpital «confortable et gai» ; l'humanisation sous la pression des médias ; à l'heure du droit et des usagers-partenaires ; l''hôpital «comme-à-la-maison»), vous découvrirez toute l'histoire, toute l'évolution de l'hôpital.