Plan cancer II, tout un programme - Objectif Soins & Management n° 181 du 01/12/2009 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 181 du 01/12/2009

 

Actualités

LUTTE CONTRE LE CANCER → Doté d'un budget supplémentaire de 730 millions d'euros, le Plan cancer 2009-2013 a été dévoilé par Nicolas Sarkozy début novembre. La recherche, le soin, l'observation, la prévention/dépistage et vivre pendant et après le cancer sont au coeur de ce nouveau programme.

C inq axes, trente mesures, cent dix-huit actions. Telle est l'ossature qui charpente le Plan cancer* pour les cinq prochaines années. Ce programme servira de feuille de route pour organiser la lutte contre le cancer et sa prise en charge.

Dans le champ de la recherche, cinq pôles vont être labellisés par l'Institut national du cancer. Sur la base de leur compétitivité, ils « devront accélérer le transfert entre la recherche scientifique et les soins aux malades ». En outre, le Plan préconise d'augmenter de 50 % la participation des malades aux essais cliniques. Pour la première fois, 15 % du budget de recherche devra être consacré aux risques environnementaux et comportementaux.

S'agissant de l'observation, l'Institut de vielle sanitaire aura à piloter et à optimiser les dispositifs de surveillance sanitaires capables « de produire et de communiquer des informations » sur le cancer et la cancérologie. Chaque année, une analyse de la répartition des cancers sur le territoire devra également être produite.

Réduire les inégalités

En matière de prévention et de dépistage, une mesure prévoit de lutter contre les inégalités d'accès et de recours au dépistage. Le Plan entend ainsi augmenter de 15 % la participation de la population aux dépistages organisés et de 50 % dans les départements « rencontrant le plus de difficultés ». Concernant les soins, un accent particulier est porté sur la personnalisation de la prise en charge des patients auquel doit être systématiquement associé le médecin traitant. À terme, le Plan recommande d'ailleurs qu'au moins 80 % des malades bénéficient d'un programme personnalisé de soins. Enfin, vivre pendant et après un cancer sont désormais pris en compte. Ainsi, une prise en charge sociale et un accompagnement après le cancer devront être mis en place : au moins 50 % des patients devraient en bénéficier d'ici à cinq ans. Cette mesure devra également « prendre en compte les besoins individuels de surveillance médicale, de soutien psychologique et social ».

*Téléchargeable sur le site de l'Institut national du cancer :

Les infirmières, les grandes oubliées

Le Dr Françoise May-Levin, cancérologue, ancien chef de service à l'Institut Gustave-Roussy, conseiller médical à la Ligue contre le cancer, s'exprime sur le sujet.

Quels sont, selon vous, les points forts du Plan cancer 2 ? Au préalable, je veux souligner que le Plan cancer 2009/2013 contente, globalement, notre association. En bref, je veux retenir les efforts qui vont être entrepris pour coordonner les soins, personnaliser le parcours de soin des patients et développer les réseaux avec les soignants libéraux. Par ailleurs, la prise en compte des inégalités sociales est une vraie innovation dans la lutte contre le cancer. Enfin, le Plan prévoit un rééquilibrage territorial de l'offre de soins. Cette mesure était très attendue par les patients et les soignants.

... et ses points faibles ? Les soignants, et les infirmières en particulier, sont les grands oubliés de ce Plan, alors que ces dernières jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des patients. C'est d'autant plus regrettable que nombre d'entre elles travaillent dans des services où la pénurie de personnel sévit. Oubliées également les familles, qui représentent quelque 8 millions de personnes. Pourtant, le cancer les frappe également.