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MESURES HIVERNALES → Pour maintenir des stocks de sang en quantité suffisante, l'Établissement français du sang et les associations de donneurs se mobilisent.
«Notre stratégie est d'éviter la pénurie. » Mission accomplie pour l'Établissement français du sang (EFS) en cette fin d'année 2009. Avec plus de 100 000 poches de sang, la France dispose de 16 jours de stocks : un bon score. « Nous observons une croissance continue des besoins en produits sanguins mais avec un léger tassement cette année », analyse Jean-Marc Ouazan, directeur de la communication de l'EFS. Un palier de consommation serait-il atteint ? Ou ce phénomène est-il provisoire ? L'organisme public n'a pas encore la réponse. Mais ce tassement - la croissance est passé de près de 5 % depuis 2005 à un taux compris entre 2 et 3 % - permet d'absorber plus facilement les variations de quantités collectées.
La discontinuité des prélèvements reste l'un des points sensibles de la collecte de sang : cycle de vie des donneurs (l'effet vacances est sensible, par exemple), risques de grippe et/ou de gastro-entérite, risques sociaux et intempéries... autant de facteurs qui peuvent impacter l'état des réserves. Pour prévenir ce type d'aléas, l'EFS a pris des mesures. « Dès le mois d'août, nous avons veillé à augmenter les stocks à plus de 100 000 poches. Nous avons fait de même avant les vacances de Noël », explique Jean-Marc Ouazan. Cela passe par une communication ciblée au niveau national, mais aussi par des actions constantes aux niveaux régional et local.
Sur le site de l'EFS, (dondusang.net), la «météo du sang» permet ainsi de visualiser l'état du stock. Un moyen simple de mobiliser les donneurs en fonction des besoins réels : longtemps restée au vert, la météo est passée à l'orange avant les congés de Noël, pour solliciter les donneurs et anticiper la traditionnelle baisse de don saisonnière. Des appels aux dons spécifiques sont également mis en avant, à la veille des congés de fin d'année, tels que les donneurs du groupe O-, ceux-ci étant des donneurs universels, donc particulièrement intéressants en cas de besoin accru. D'autant que le spectre d'une épidémie, de gastro-entérite ou de grippe est toujours menaçant.
En matière de grippe A, les donneurs sont d'ailleurs largement informés des possibilités de don : « Même vacciné, vous pouvez donner », rappelle-t-on sur le site. Quant aux personnes atteintes, elles doivent attendre 14 jours minimum après l'épisode infectieux pour redonner leur sang, comme c'est le cas pour tout type d'infection.
Sur le terrain, l'information est véhiculée par les associations de donneurs. « La communication est relayée par notre réseau de 2 850 associations locales, sur tous les départements français. Elles mobilisent leurs donneurs en fonction des demandes formulées par l'EFS ou la Fédération française pour le don de sang bénévole », précise son président, Jacques Pélissard.
Et, au-delà des donneurs réguliers, les associations tentent de sensibiliser de nouveaux publics : les collectivités, les entreprises et surtout les jeunes. « L'une de nos principales difficultés est de fidéliser les donneurs, pour qu'ils donnent plus d'une fois dans l'année », souligne le président. Sur la cible des jeunes, qui peuvent donner dès leurs 18 ans, la Fédération est particulièrement active dans les établissements scolaires. Mais problème : elle perd souvent leur trace dès qu'ils quittent les établissements, d'autant plus que c'est un âge où ils quittent le foyer familial, changent d'orientation, de ville, de mode de vie...
Coordonnées et dates des collectes au plus près de chez soi, messages envoyés par SMS et autres outils prisés par cette «cible» comme les réseaux sociaux sur Internet sont sans doute des moyens pour les organismes collecteurs de se rappeler à la mémoire des jeunes donneurs. De quoi, peut-être, éviter l'écueil des deux principaux motifs de non-don : ne pas savoir où aller donner et la simple négligence.
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