Le jeu des chaises musicales

très à la mode, le jeu des chaises musicales ! Lors d'une table ronde sur la fonction publique organisée le 2 mars dernier à Laon, dans l'Aisne, le chef de l'État a déclaré que la situation des hôpitaux devait s'améliorer grâce à la mise en place des ARS* et la responsabilisation des médecins libéraux. Ces derniers prévoient le 11 mars de fermer leurs cabinets pour dénoncer le manque d'engouement des jeunes pour l'exercice libéral. L'hexagone manque de médecins généralistes ? Pas de problème, les infirmières pourront peut-être (d'après l'allocution du Président de la République) le devenir, moyennant une formation «passerelle». L'hôpital manque de moyens ? C'est la faute des urgences engorgées, à cause des «petits maux» et des «petits vieux». Mais avec les supers infirmières, plus de soucis à se faire !

Pratique : au lieu de valoriser une profession, de donner les moyens à chacun d'exercer dans son corps de métier (les deux professions en lice sont extrêmement spécifiques, indissociables et indispensables au bon fonctionnement de l'excercice hospitalier et libéral), on préfère de loin donner les (petits ?) moyens de fuir. À peine a-t-on eu le temps d'entendre parler de transferts de compétences des médecins aux infirmières que l'on est passé à la notion de coopération entre professionnels de santé pour rapidement arriver à cette proposition de passerelle d'une profession à l'autre. Une valorisation pour la profession infirmière ? Pas certain. Ce que demande la majorité des IDE, ce sont des moyens pour rester et non des facilités pour fuir.