E-santé : l’Europe se coordonne

Depuis 2003 se tient chaque année une réunion interministérielle dans le domaine des technologies de l’information et de la communication en matière de soins médicaux : la e-Health week. En 2010, elle a été organisée mi-mars par la prochaine présidence espagnole et l’Union européenne, à Barcelone, en Espagne. Parmi les thèmes abordés, les “ portails patients ” : des sites Internet qui permettent aux patients d’interagir et de communiquer avec les professionnels de santé. Encore en devenir, ces applications promettent une amélioration des relations entre patients et soignants. Le fait d’échanger régulièrement est en effet créateur de lien. Cela permet, en outre, d’éviter des listes d’attente parfois longues pour solliciter uniquement un renseignement, et relègue les rendez-vous “ physiques ” à de véritables consultations. Côté praticien, les avantages énoncés sont aussi nombreux : accès rapide au dossier médical du patient, possibilité de requérir un deuxième avis médical en ligne, gain de temps, etc. Un bémol toutefois : l’outil requiert une mise à jour régulière de la part du patient, même s’il n’est pas malade, sans quoi les données le concernant ne seraient pas fiables.

Des outils efficients ?

« Les technologies de l’information et de la communication, c’est-à-dire le fait d’informatiser les processus de prescriptions médicales, de soins, la gestion des informations cliniques permet d’être beaucoup plus efficace. Le patient ne voyage plus, c’est l’information qui voyage », assure Éric Maurincomme, membre du conseil d’administration de HIMSS Europe, président du Comité industriel européen de la e-sante, et vice-président d’Agfa HealthCare*. Mais, pour que de tels outils soient efficients, encore faut-il qu’ils répondent aux besoins de l’ensemble des acteurs concernés ?: des décideurs politiques et opérationnels, des utilisateurs, enfin des industriels. « Pour la première fois à Barcelone, on a pu bénéficier de l’apport de tous ces utilisateurs, avec des retours d’expériences », témoigne Éric Maurincomme.

Le projet Epsos

L’Union européenne, qui orchestre cette manifestation, finance de nombreuses initiatives innovantes dans le domaine de l’e-santé. Ainsi, depuis trois ans, l’Europe soutient le projet pilote Epsos, approche centrée autour du patient qui vise à pouvoir échanger une information résumée sur le patient décrivant en quelques mots ses pathologies ainsi que la liste des médicaments qu’il prend à un instant précis. Le “ patient summary ” et la “ e-prescription ” doivent permettre aux professionnels de santé d’avoir accès, de façon sécurisée et avec l’accord préalable du patient, à ses données de santé, quel que soit le pays. Epsos est porté par douze pays de l’UE, dont la France. Une opération pilote de ces services est prévue dès 2011.