Objectif Soins n° 186 du 01/05/2010

 

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Claire Pourprix  

RETOUR À LA CITOYENNETÉ → L’association de malades et de proches de malades Vivre avec a mis en place un partenariat avec Allianz France pour faciliter l’accès aux crédits des personnes souffrant de maladies graves et/ou chroniques.

« Je suis un patient impatient de changer l’image sociale du malade », affirme Régine Goinère. Malade depuis plus de vingt ans, la fondatrice et co-présidente de l’association Vivre avec a franchi un nouveau pas dans ce sens, en concrétisant un partenariat avec Allianz France afin de faciliter l’accès à l’assurance de prêts des personnes atteintes de maladies graves et/ou chroniques.

Le Plan cancer 2009-2013, dans sa mesure 28, mentionne l’amélioration de l’accès des personnes malades et guéries aux crédits. « Nous sommes les premiers à mettre en place un tel partenariat. Car nous sommes les mieux à même de créer un partenariat idoine. Vivre avec est une association de patients. Nous ne sommes ni chercheurs, ni médecins, mais des personnes directement concernées », témoigne Régine Goinère.

Tête chercheuse

Vivre avec, engagée également dans le retour au domicile adapté à différents modes de soins et l’accès à l’emploi des patients, a fait de l’accès à l’assurance l’un de ses projets phares dès 2005. « Même en rémission, nous ne sommes pas guéris pour un assureur, explique-t-elle. Nous sommes marqués au fer rouge. » Depuis plusieurs années, l’association s’est donc attelée à la recherche d’un courtier qui agirait comme une “ tête chercheuse ” pour trouver la meilleure compagnie qui pratiquera le meilleur prix aux usagers en matière d’assurance emprunteur et de prévoyance. « Allianz (ex-AGF) nous a mis en lien avec un courtier à ramifications européennes, CBP Solutions, qui s’est pris au jeu, même s’il ne gagne pas vraiment d’argent sur nos dossiers », confie Régine Goinère. L’expérimentation porte ses fruits, d’où l’envie d’aller plus loin. En 2009, CBP Solutions, qui a mis en place une structure spécifique pour le traitement des appels téléphoniques de malades, a enregistré 2 186 appels. Elle en prévoit 3 300 en 2010.

L’intéressé reçoit ensuite un questionnaire d’état de santé, mis au point par Allianz France avec des cancérologues. Le document, rempli par le médecin traitant, vise à recueillir les informations relatives à la prise en charge thérapeutique, le suivi ainsi que la surveillance, afin de déterminer le tarif de la prestation.

En 2009, 41 % des dossiers ont été acceptés, avec, pour plus de la moitié, une surprime inférieure à 200 %. « Ce n’est pas génial, mais ça a le mérite d’exister ! », commente avec son franc-parler Régine Goinère. En communicant autour de ce partenariat, elle espère attirer plus de personnes dans le besoin et, en traitant plus de cas diversifiés, améliorer ce taux d’acceptation. Avec, comme objectif ultime, le retour à la citoyenneté de la personne atteinte d’une maladie grave. « La victimisation ne sert à rien. Notre association propose des services novateurs dont on attend des résultats, de l’efficacité. »