POLÉMIQUE → Si Claude Évin, directeur général de l’agence régionale de santé, appuie sur le fait qu’aucune décision n’a encore été prise, son projet de réorganisation des gardes de nuit apparaît comme une nouvelle menace pour les blocs opératoires.
Début septembre un article publié par nos confrères du Parisien met le feu aux poudres : Claude Évin, directeur de l’agence régionale de santé d’Île-de-France, souhaite qu’un seul bloc de chirurgie soit ouvert la nuit dans chaque département (hors de Paris). La communauté médicale s’enflamme et l’ex-président de la Fédération hospitalière de France n’a de cesse de s’expliquer dans les médias.
Ainsi, le 10 septembre dernier, sur l’antenne de France Inter : « Il s’agit de l’organisation des gardes de chirurgie la nuit. Ce ne sont pas les services d’urgence qui sont concernés par le sujet. » Il poursuit : « Ma préoccupation, c’est de garantir la sécurité de la prise en charge des patients. » Or un chirurgien resté debout toute la nuit alors qu’il y a peu, voire pas de patients, « n’est pas là le jour quand les patients ont besoin de lui ». Selon lui, on ne dénombre en moyenne que trente-six interventions de chirurgie la nuit, sur l’ensemble de l’Île-de-France.
Face à cette situation, fortement consommatrice en temps médical, une note a été rédigée dans l’été et portée au débat. Claude Évin insiste sur le fait qu’aucune décision n’est prise et que les professionnels de santé sont invités à proposer un contre-projet. Une réunion était prévue en ce sens le 30 septembre, dans un climat toujours houleux. Ainsi, Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et représentant de la CGT-Santé, indiquait le 7 septembre que « les personnels de garde assurent la continuité du service public au moment où le reste de l’activité est en sommeil. Nous ne sommes pas là pour répondre à des objectifs de productivité, nous sommes présents pour répondre à l’inattendu et à l’imprévisible, pour répondre à ce qui n’est pas programmable ». Dans un autre champ, Sylvie Péron, vice-présidente de la conférence des présidents de CME d’Île-de-France, craint que les hôpitaux qui ne disposeraient plus de garde chirurgicale de nuit ne perdent de leur attractivité, poussant notamment les médecins urgentistes à aller travailler ailleurs.