Coopération : haro sur la paperasse - Objectif Soins & Management n° 189 du 01/10/2010 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 189 du 01/10/2010

 

Actualités

Cécile Almendros  

INQUIÉTUDE → L’Ordre dénonce des lourdeurs administratives de nature à freiner l’enthousiasme des professionnels.

Dans un avis mis en ligne le 18 juin, l’Ordre national des infirmiers avait déjà désavoué le projet de décret sur la coopération entre professionnels de santé, jugeant qu’il allait instaurer une « procédure impossible en l’état, du fait de l’accumulation de ses lourdeurs », avant de plaider pour « une coopération sécurisée, mais efficiente pour les patients et valorisante pour les professionnels concernés ».

Pris au cœur de l’été (21 juillet), l’arrêté relatif au suivi de la mise en œuvre d’un protocole de coopération entre professionnels de santé et à la décision d’y mettre fin n’a pas davantage séduit l’Ordre. En ligne de mire, la marche à suivre pour se désinvestir d’un protocole : le texte prévoit que le professionnel de santé demande son retrait « par lettre recommandée avec demande d’avis de réception adressée au moins trois mois avant la date effective du retrait » au directeur général de l’ARS ainsi qu’à tous les professionnels adhérant au protocole de coopération concerné.

« Délirant »

« Je me demande quelle infirmière va pouvoir respecter cette procédure sur ses deniers », s’est interrogée la présidente de l’Ordre, Dominique Le Bœuf, lors de sa conférence de presse de rentrée, le 15 septembre. « J’espère que ce sera des petits protocoles ! », a-t-elle ironisé, qualifiant de « délirant » un tel « zèle administratif ».

Plus largement, Mme Le Bœuf a regretté que la France aborde la question de la coopération « à l’envers ». Dans les autres pays, si on estime que les infirmières peuvent acquérir une nouvelle compétence, on modifie la réglementation qui régit leur profession et le changement s’applique à toutes. En France, « on part du micro-projet local » qu’éventuellement on étendra au territoire de santé, à la région, voire à l’échelle nationale, au bout de plusieurs années de démarches administratives, a-t-elle analysé, pointant « le risque de beaucoup démotiver les professionnels ».