CARNET DE VOYAGE → La psychose, une question de point de vue ? Deux soignants-reporters exposent sur le sujet.
Lorsque Stéphane Moiroux, infirmier et photographe, part avec Laure Gruel, psychomotricienne, pour un voyage d’un an aux États-Unis à la découverte de quatre peuples amérindiens et de leur vision de la folie, cela donne une exposition magique, un voyage chez des peuples dont la culture nous interpelle par ses différences. Ce grand périple fait halte à Kuujjuaq, un village inuit du nord du Québec, dans la région du Quiché dans un village maya, en Amazonie dans un peuple pratiquant le chamanisme, et chez les Sioux. La démarche anthropologique de ces deux soignants-reporters est riche d’enseignements.
Ainsi, pour les Amérindiens Sioux Lakota, de la réserve de Pine Ridge, la perception de la psychose est intimement liée à leur spiritualité qui repose sur une conception holistique du monde où le visible et l’invisible sont inséparables. Le délire est une forme de communication avec l’au-delà. Il n’existe aucun mot pour désigner le “schizophrène” en langue Iakota. Ils sont désignés par le mot wakan, qui signifie “mystérieux”, à rapprocher du nom de leur dieu, Wakan Tanka, c’est-à-dire le “Grand Mystère”. L’anormal n’existe pas puisque l’idée de norme non plus. Les schizophrènes sont tolérés par la communauté, malgré leurs comportements d’errance ou d’étrangeté.
Photos, peintures sur photos de Paolo Del Aguila et textes.